Tout au long de sa carrière, El Pibe de Oro a toujours endossé le costume de défenssseur des petites gens. En plus d’une sortie humiliante contre le Brésil du Mondial de 1982, les Argentins sont chassés des îles Malouines par l’armée anglaise. Un affront que Maradona s’est juré de réparer lors de “son” mondial de 1986, informe le site Eurosport ce jeudi 26 novembre.
Diego avait appréhendé de façon obsessionnelle ce rendez-vous contre les Three Lions avec un esprit de revanche. Des années plus tard, il confesse: "C’était comme si nous avions battu un pays, et pas seulement une équipe de football. Bien qu’on ait dit avant ce match que le football n’avait rien à voir avec la guerre des Malouines, nous savions qu'"ils" avaient abattu beaucoup de jeunes Argentins comme des petits oiseaux. Ce match était donc une vengeance."
Diego Maradona, métis hispano-indien, a grandi dans le bidonville surpeuplé de Villa Fiorito dans la banlieue de Buenos Aires et il développera une sensibilité de gauche particulière à son pays: le péronisme, sorte de socialisme populiste. Grâce à son talent, il va incarner la classe du ghetto.
Une incarnation que confirme le célèbre écrivain Eduardo Galeano: "Si Franz Beckenbauer débarque dans un bar de n’importe quel bled, on attendra de lui qu’il paie sa tournée. Si c’est Maradona qui se pointe, on le tutoiera en l’appelant Diego et c’est lui qui se fera payer des coups!"
Quand il débarque à Naples en 1984, il rendra sa fierté à ce sud de l’Italie méprisé par le Nord de la Péninsule, en décrochant deux scudetti en 1987 (doublé coupe-championnat) et 1990, ainsi que la Coupe UEFA 1989.
Il ira jusqu’à réveiller le diable en s’attaquant au "système FIFA" et la corruption de son ancien patron, le Brésilien João Havelange. L’énorme scandale de la FIFA de 2015 lui donnera rétrospectivement raison.
Dans les années 2000, en plus de son amitié indéfectible pour Fidel Castro (dont il a tatoué le visage sur la jambe gauche), il soutiendra les grands leaders de la gauche sud-américaine, comme Lula (Brésil), Chavez puis Maduro (Venezuela) ou Evo Morales (Bolivie).
En 2012, évoquant la lutte des Palestiniens contre l’occupation israélienne, il confiera : "Je les respecte et je les comprends". Diego Armando Maradona s’est toujours inscrit dans la ligne de l’autre légende sud-américaine, Che Guevara.