Medhi Benatia, insaisissable capitaine

Medhi Benatia a choisi de ne pas venir en sélection pour affronter le Malawi et cette absence a abeaucoup fait parler, après avoir beaucoup intrigué. Si le capitaine des Lions n'était pas de la partie, c'est parce qu'il ambitionne de regagner sa place de titulaire à la Juventus, comme l'a confié Hervé Renard en conférence de presse. Pour cela, il doit être à 100% physiquement, ce qui n'est pas le cas.

Une position qui ne fait pas l'unanimité forcément. De nombreux observateurs considèrent que Benatia choisit ses matchs avec l'équipe nationale. Que ce soit réel ou fantasmé, la cote de Benatia se fragilise dans une partie de l'opinion.

Après la CAN 2017 il avait annoncé sa retraite internationale avant d'être rappellé pour finalement retrouver les Lions pour les matchs décisifs des éliminatoires du Mondial 2018. Même s'il a inscrit le but salvateur à Abidjan contre la Côte d'Ivoire lors d'un match couperet, son absence temporaire a marqué les esprits. La mémoire populaire lui en tient rigueur. 

Le surprenant coup de gueule de Benatia après Maroc-Portugal n'a rien fait pour arranger les choses. Et même si les tensions semblent apaisées, il reste un goût amère, de l'incompréhension, un sentiment ambivalent.

Lorsque les Lions de l'Atlas ont quitté la Russie, le capitaine a laissé planer le doute sur son avenir en équipe nationale. Peut être plus par déception qu'autre chose. Mais son forfait pour maroc-Malawi a ravivé la rumeur d'une retraite internationale.

À bientôt 32 ans, Medhi Benatia est à un carrefour de sa carrière. Il n'est pas titulaire à la Juventus et la vie de joueur international recquiert des sacrifices, donc des choix. En privilégiant son état de forme et son avenir immédiat en club, il a pris le risque de brouiller son image de capitaine de la sélection marocaine. Même si Hervé Renard et ses coéquipiers lui font une grande confiance, la question de sa présence lors des prochains matches qualificatifs pour la CAN 2019 se pose. 

En cas de qualification le sélectionneur cochera son nom en premier dans sa liste des 23. Premièrement parce qu'un joueur de ce calibre et bénéficiant de cette aura sera toujours un atout pour le Maroc. Ensuite parce que cette génération doit aller au bout de son histoire en défendant ses chances au Cameroun. Mais à l'heure qu'il est personne ne connaît les envies de l'insaisissable Benatia. 

Pour l'anecdote, Noussair Mazraoui, qui disputait samedi son premier match officiel avec le Maroc, est entré avec un maillot frappé du numéro 5 habituellement reservé au "chef de meute". Faut-il y voir un signe?