Quelques jours seulement après l’annonce par la Première ministre britannique Theresa May que le Royaume Uni va boycotter diplomatiquement la prochaine Coupe du monde de football en Russie, l’Arabie Saoudite vient en rajouter une petite couche. Non pas que le royaume du Golfe compte se retirer du plus grand événement footballistique de la planète, mais Riyad veut profiter du Mondial pour contrecarrer le Qatar, son nouvel ennemi.
À en croire Al Massae dans sa livraison de ce week-end des 17-18 mars, les Saoudiens comptent se réunir avec les directeurs des chaînes de télévisions d’Egypte, de Tunisie et du Maroc, pays arabes qualifiés pour la Coupe du monde. Objectif: mettre la pression sur le groupe médiatique qatari, beIN Sports, détenteur des droits de diffusion de la compétition, pour pouvoir passer les rencontres desdites nations gratuitement.
Toujours selon le quotidien arabophone, l’Arabie Saoudite prévoit même de se présenter devant la Fédération internationale de football (FIFA) pour que cette dernière tranche sur la question.
Cette démarche saoudienne intervient quelques jours seulement après qu’un tribunal égyptien a condamné le président de beIN Sports, Nasser Al-Khelaïfi, à une nouvelle amende de 18 millions d'euros pour "violation de la loi" sur la concurrence.
Ce verdict est la deuxième affaire de ce genre contre beIN cette année en Egypte. Le 30 janvier, le même tribunal avait condamné le groupe et son président à une amende similaire. Il était alors reproché au président du Paris Saint-Germain et à ses chaînes de télévision la vente groupée de championnats, alors que chacun d'eux représente un produit distinct et n'est relié d'aucune façon aux autres, selon la justice égyptienne.
beIN a déclaré qu'elle s'opposerait à la dernière décision qui intervient dans un contexte politiquement chargé entre l'Egypte et le Qatar.
En juin dernier, l'Egypte, l'Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, en accusant Doha de soutenir des groupes extrémistes, dont la confrérie des Frères musulmans, ennemie numéro un des autorités du Caire.