Mondial 2018. Pourquoi la VAR ne rend pas la justice

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Depuis son intronisation lors de l'actuelle Coupe du Monde, l'assistance vidéo aux arbitres ne cesse d'être décriée. Et ce à juste titre puisque la décision de l'utiliser ou pas revient à l'arbitre seul.

Le 24/06/2018 à 18h14, mis à jour le 26/06/2018 à 15h03

Tout change mais rien ne change. L'assistance vidéo aux arbitres (VAR) devait être une révolution. C'est au mieux une innovation, un gadget. Depuis le début du Mondial russe elle recçoit beaucoup de critiques. Pourquoi? Parce qu'in fine, l'arbitre est le seul à décider de son utilisation. Ce qui ramène aux temps précédents. Si le maître du jeu se trompe dans son appréciation ou décide de ne pas réparer telle ou telle faute, il n'y a aucun recours. Et les injustices perdurent. Comme avant...

Cette semaine, le Maroc en a fait les frais. le rugueux défenseur portugais Pepe charge boutaïb et Ronaldo marque. Pas de VAR. L'attaquant marocain est bousculé alors qu'il est en extension dans la surface adverse. Toujours pas de VAR. Dans les deux cas l'arbitre américain Mark Geiger aurait pu demander une vérification vidéo mais il a choisi sciemment de ne pas le faire. Ses décisions importantes ont toutes été orientées dans le même sens: contre les Lions de l'Atlas.

Hier c'est la Suède qui a vécu une nouvelle injustice. Alors que le défenseur allemand Boateng commet une faute dans la surface de réparation (qui porte mal son nom) sur un adversaire en situation de marquer, l'arbitre polonais Szymon Marciniak n'y voit rien de contraire aux lois du jeu. L'Allemagne finira par l'emporter.

Que peuvent bien penser les Suédois et les Marocains, tombés devant le champion du monde et le champion d'Europe en titres? Que les arbitres ne prêtent qu'aux riches, ou aux sélections presigieuses? Il est purement scandaleux de constater que, souvent, les décisions arbitrales sont "orientées", contre toute équité sportive, et en défaveur des plus faibles.

La Suède et le Maroc ne sont pas seuls dans ce Mondial. Il est plus facile de punir une équipe lambda qu'un groupe de stars. Et c'est bien dommage. la VAR, telle qu'elle existe, ne grandira pas le football. Et malgré les dires de ses aficionados, ce système d'assistance aux arbitres conservera les inégalités. l'exact contraire de ce pourquoi elle a été créée.

Peut être, comme le suggère Xavier Sanchez (Radio Mars) et d'autres observateurs, faudrait-il autoriser chaque capitaine à utiliser deux "challenges" par mi-temps sur le modèle du tennis avec le "Hawk Eye? Pourquoi pas? Ainsi, la VAR aurait invalidé le but de Ronaldo contre le Maroc, et, sans doute, octroyé un penalty aux Lions de l'Atlas dans la même rencontre. Le sort aurait pu en être modifier... peut être.

Tant que l'arbitre sera seul au pouvoir, l'incompétence et la suspicion feront partie du sport roi. La VAR est un leurre, il faut en avoir conscience. Mais qu'attendre d'une fédération internationale, la FIFA, qui glorifie encore, plus de trente ans après, la main de Diego Maradona contre l'Angleterre au Mondial mexicain? 

Par Daoud Lasmar
Le 24/06/2018 à 18h14, mis à jour le 26/06/2018 à 15h03