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Mondial 2026. Attention au piège de la commission d’évaluation de la FIFA!

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Le Maroc a déposé son dossier de candidature pour l'organisation du Mondial 2026, hier jeudi, au siège de la FIFA à Zurich. C’est maintenant que les choses sérieuses commencent car la commission d’évaluation est habilitée à rejeter, via le conseil de la FIFA, tout dossier qui n’atteint pas un score minimal.
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Le Comité de candidature du Maroc au Mondial 2026, a déposé hier son Bid book au siège de la FIFA à Zurich. C’est son président, Moulay Hafid Elalamy qui l’a annoncé hier sur son compte Twitter devançant ainsi d’un jour l’agenda de la FIFA. Le dossier nord-américain, lui, ne sera remis qu’aujourd’hui à la commission d’évaluation dans un climat un peu délétère.

En effet, plusieurs responsables de villes américaines et canadiennes se sont désistés en raison des coûts de l’organisation qu’ils ne veulent pas répercuter sur leurs contribuables. Aux États-Unis, c'est le cas en particulier de Chicago où siège pourtant la fédération américaine de football (USA soccer) en plus de Minneapolis. Au Canada, c’est la région de Vancouver qui a déclaré forfait. Et comme cela ne suffisait pas pour atomiser le dossier nord-américain, Edmonton décide de se retirer à quelques heures du dépôt du dossier de "United 2026".

Une cascade de désistements qui confirme la fragilité des concurrents du Maroc. Car même sur le plan gouvernemental, le Canada, par la voix de sa ministre des Sports, soutient à demi-mot la candidature conjointe. "En principe", précise-t-elle, en attendant d’étudier l’impact du Mondial sur l’économie de son pays.

C’est dire qu’on ne cache plus la mésentente entre les trois pays qui ne raisonnent que par le profit financier. D’autant plus que les États-Unis ont accaparé la part du lion dans ce dossier. Un exemple parmi tant d’autres: sur les 23 stades retenus pour le Mondial, 17 reviennent aux USA, 3 au Canada et 3 au Mexique. C'est dire!

Même si beaucoup d’observateurs estiment que le dossier américain perd de plus en plus de terrain, il faut se méfier des apparences. Car les États-Unis ont les yeux partout et font main basse sur tout et surtout sur la FIFA.

Leur meilleure arme dans cette compétition, c’est la commission d’évaluation de la FIFA, dont les cinq membres vont éplucher les dossiers des candidats et quantifier tous les aspects des cahiers de charges en notant chaque rubrique. Le candidat qui n’atteindra pas le score minimal sera éliminé par ce Conseil restreint de la FIFA. C’est le règlement qui le dit: "Sur la base des rapports de la commission d’évaluation, le Conseil de la FIFA déterminera les candidatures qui remplissent les conditions pour être soumises au vote du Congrès de la FIFA".

Autant dire que la question du vote des 207 fédérations membres de la FIFA n’est qu’un leurre pour afficher une fausse transparence. Dans un entretien qu'il nous a accordé, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, demeure vigilant même si son argumentaire est on ne peut plus pertinent: "Je ne crois pas que le Conseil de la FIFA va prendre une décision à ce niveau. Car dans ce cas-là, il enfreindra ses propres règlements puisque c’est le congrès de la FIFA qui décidé l’attribution du Mondial à travers le vote de tous ses membres. Il serait donc incohérent que le Conseil s’arroge les compétences du congrès qui est seul habilité à designer le pays organisateur”.

C’est dire qu’il prend cette donne en considération et demeure vigilant, même si la candidature marocaine dispose de plus d’atouts que son rival: proximité avec l’Europe, fuseau horaire, petites distances entre les villes…

Certains répèteront le même refrain en affirmant que la suprématie des États-Unis en matière d’infrastructures est indéniable face à ce petit poucet qu’est le Maroc. D’autres diront que le Maroc est incapable d’organiser une Coupe du monde à 48 équipes. On oublie que la FIFA a attribué le Mondial à beaucoup d’autres petits pays, justement pour qu’ils puissent développer leurs infrastructures et consolider leur économie.

Quand l’Espagne a présenté sa candidature au Mondial 1982, elle venait à peine de sortir du joug de la dictature de Franco. A cette époque, ce pays était au même niveau de développement que le Maroc. Le Mondial lui a servi de tremplin pour opérer son décollage économique, et remplir ainsi les critères d'adhésion, en 1986, à la CEE (UE aujourd’hui).

Comme le dit le président de la CAF, il ne faut pas comparer l’Afrique, qui est un continent, à l'Amérique, qui est un pays. D’autant plus, ajoute-t-il, que le berceau de la civilisation n’a abrité qu’une seule édition en 90 ans d'existence de la Coupe du monde.

Les atouts du Maroc sont certes multiples et indéniables, mais il faut que le Comité de la candidature du Maroc soit très vigilant. Les barons de la FIFA et les États-Unis n’hésiteront pas à faire planer sur sa tête cette épée de Damoclès: "Toute candidature n’atteignant pas le score global minimum, ou ne répondant pas aux exigences minimales de l’un des critères est automatiquement rejetée (par la task force NDLR)".

C'est on ne peut plus explicite: la désignation du pays organisateur du Mondial 2018 pourra ne pas passer par le congrès de la FIFA de juin prochain, mais bien avant à travers une décision-couperet de la commission dite de travail.

 

Par Hassan Benadad
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