Mondial 2026: autopsie d'un terrible échec pour le Maroc

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Le 68e congrès de la FIFA était ce matin le théâtre du vote de désignation du pays hôte de la Coupe du Monde 2026. Hélas, le Maroc a été laminé par son adversaire américain. C'est la fin d'un rêve pour des millions de Marocains. C'est aussi l'heure du bilan.

Le 13/06/2018 à 11h07, mis à jour le 13/06/2018 à 11h32

Il n’y aura donc pas eu de miracle à l’Expocentre de Moscou, aujourd’hui. Pour la cinquième fois de son histoire, le Maroc échoue dans sa tentative d’organiser le plus grand événement footballistique du monde.


 


La Coupe du Monde se déroulera en territoire américain, aux États-Unis, au Mexique, et au Canada.


 


Cruelle désillusion pour le peuple marocain et le comité d’organisation Maroc 2026 emmené par le milliardaire Moulay Hafid Elalamy et le président de FRMF Fouzi Lekjaa. Le duo de choc n’aura pas réussi à convaincre suffisamment de fédérations de voter en faveur du Maroc. Pire, le Maroc a été humilié. L résultat du vote est sans appel, 134 voix pour United 2026, seulement 65 pour Maroc 2026.


 


Les Américains étaient-ils trop forts? Peut-être. Le comité de candidature marocain aurait-il dû mieux travailler? C’est incontestable au vu des résultats.


 


Opération suicide


 


Pourquoi avoir décidé au dernier moment, en août dernier, de se positionner comme candidat à l’organisation d’une Coupe du Monde promise à United 2026, après que le FBI américain (bureau fédéral d’enquêtes, ndlr) ait démantelé la FIFA de Sepp Blatter? Certes c’était audacieux. Mais voué à l’échec dans le cadre d’un Mondial à 48 équipes. Le Royaume a dû affronter un continent aux infrastructures en tous genres déjà établies, quand lui-même est en voie de développement à ce niveau. Le Maroc sera prêt, un jour. En tout cas il n’a pas convaincu les associations membres de la FIFA de lui faire confiance.


 


Une stratégie inefficace


 


Alors que United 2026 s’est longtemps muré dans le silence, le comité de candidature nord-américain a pu profiter d’un VRP de luxe en la personne du président des USA, Donald Trump. L’homme le plus puissant de la planète s’est immiscé dans la campagne, à coup de tweets tonitruants et de menaces envers ceux qui seraient tentés de ne pas voter pour son camp. Même si cette ingérence politique a fait grincer des dents, elle a permis à la candidature tripartite de l’emporter sans trembler.


 


A l’inverse, le comité d’organisation marocain a opté pour une communication ciblée contre la FIFA et sa Task Force, et il en a peut-être oublié l’essentiel, convaincre le monde de lui confier l’organisation de la Coupe du Monde 2026. Empiler les ambassadeurs n’est pas une mauvaise idée en soi, mais sachant que ces derniers ne prenaient pas part au vote, l’énergie déployée pour constituer une armada d’anciens joueurs favorables au Maroc s’est révélée inutile. Il a manqué une voix, une figure, et un élan populaire à Maroc 2026 pour espérer soulever la montagne.


 


Et maintenant?


 


Cinq tentatives, cinq échecs. Il y a fort à parier que le Maroc ne sera plus candidat à l’organisation d'un Mondial de football. Et c’est compréhensible. Cette dernière claque fait très mal. De plus, le nouveau format de la Coupe du Monde n’est pas favorable pour un pays comme le Maroc. Pas seul en tout cas. Ce n’est plus possible. Le niveau d’exigence pour accueillir une telle compétition est devenu très élevé et les dirigeants de Maroc 2026 l’ont appris à leurs dépens. Un jour peut être, les gens auront oublié et il sera temps d’y repenser dans le cadre d’une candidature commune avec des pays voisins. Mais compte tenu des rapports conflictuels entretenus avec le premier d’entre eux, cela ressemble à une hypothèse irréalisable. Une de plus…

Heureusement une actualité chasse l'autre et demain démarre la Coupe du monde russe que les Lions de l'Atlas retrouvent après 20 ans d'absence. L'occasion pour le peuple marocain de vibrer à nouveau pour le ballon rond. Dima les Lions!


 


 

Par Le360 Sport
Le 13/06/2018 à 11h07, mis à jour le 13/06/2018 à 11h32