Dans une interview accordée au quotidien Al Massae de ce mercredi 28 février, Fouzi Lerkjaa revient sur «l’affaire Infantino» qui a marqué la dernière assemblée générale de la Confédération africaine de football, tenue à Casablanca le 2 février courant, en marge du CHAN 2018.
Que s’est-il passé au juste? Selon Fouzi Lekjaa, «deux jours seulement avant la tenue de l’AG de la CAF, la e FIFA a émis une circulaire destinée aux 211 fédérations membres pour leur demander d’observer la neutralité face aux deux dossiers (nord-américain et marocain) en concurrence pour l’organisation du Mondial 2026. Ce qui n’a pas empêché le Comité de la CAF d’exprimer son soutien total à la candidature marocaine et de décider d’annoncer une telle position lors de son assemblée générale»
Lekjaa explique que ce n’est que 2 minutes seulement avant d’aborder ce point du soutien de la CAF au dossier marocain, un point qui était inscrit à l'ordre du jour, qu’une réunion restreinte a été organisée entre lui et Infantino, à la demande de ce dernier, en présence d’Ahmad Ahmad et Fatima Soumoura, SG de la FIFA. Il a été décidé que le président de la CAF, et non Lekjaa, annonce dans son discours la nécessité d’adopter une neutralité par les fédérations de la CAF. Une décision violée quelques jours plus tard par Infantino et les Américains en allant faire campagne chez les fédérations d’Afrique australe (COSAFA).
Tout en liant cet impair d’Infantino à la «phase transitoire» et à la « zone de turbulence» que traverse actuellement la FIFA, gérée par un nouveau comité exécutif coiffant une administration archaïque, héritée de l’ère de Sepp Blatter, il estime que la CAF a fini par tancer sévèrement la COSAFA, mais aussi la FIFA qui a finalement ouvert les vannes de la «campagne» aux deux concurrents pour l’organisation du Mondial 2026.
Sans accepter de dire qu’Infantino penche pour le dossier américain, Lekjaa dit rester confiant, puisque l’important pour le Maroc, c’est que ce sont 207 fédérations qui vont désormais départager les candidats à travers un vote transparents. Il loue cependant le soutien (tardif) de Joseph Blatter, qui affirme que le Maroc a le droit d’organiser le Mondial 2026, et estime que cela dénote d’un remords de la part d’un homme qui reconnait aujourd'hui que le royaume aurait dû avoir l’honneur d’organiser cette compétition en 2006 ou en 2010 surtout.