Mondial 2026: pourquoi Donald Trump est le pire ambassadeur de la candidature américaine

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Avec sa personnalité et sa communication brutale, Donald Trump est à lui seul un rocher dans les ballerines du comité de candidature américain. Sa politique étrangère et ses déboires domestiques peuvent nuire à United 2026. Et voici pourquoi.

Le 04/05/2018 à 11h55

Pauvre United 2026! Pourtant ça partait bien. Une candidature étoffée de stades existants avec un réseau de transports exceptionnel et des infrastructures hôtelières top niveau. Tout était réuni pour que l'Amérique organise son Mondial 32 ans après USA94. Puis le Maroc est arrivé, rendant l'issue de la désignation plus aléatoire. Enfin, Donald Trump s'est invité dans la campagne avec un effet dévastateur...

L'homme qui a traité les nations africaines de «pays de merde»

Quoiqu'en disent les Américains, le tweet de Donald Trump a fini d'enfoncer une candidature qui a perdu du terrain au fil que les mois avançaient. Bien sûr certains pays seront sensibles à l'appel du président et rentreront certainement dans le rang en votant pour la candidature tripartite. Mais cette déclaration de guerre, initiée par le "leader du monde libre", contribue à renforcer le sentiment général de rejet vis-à-vis des US à la sauce Trump.

Car l'homme le plus puissant de la planète est aussi le plus détesté. Xénophobe et méprisant, Donald Trump est le contraire de Barack Obama, un universaliste qui a fait l'unanimité à l'international lors de son passage à la Maison Blanche. Trump lui rêve d'ériger un mur pour empêcher ses "amis" mexicains de franchir la frontière. Il dénigre les nations qui ont le tort de ne pas correspondre à ses standards en les appelant "pays de merde". Pour couronner le tout, il exige des voyageurs qui souhaitent se rendre sur le territoire US, qu'ils fournissent leurs identités sur les réseaux sociaux, ainsi que leurs précédents numéros de téléphone et toutes leurs adresses email. Inacceptable!

Controversé à l’intérieur

Aux États-Unis il existe une procédure permettant au pouvoir législatif de destituer un haut fonctionnaire. Cela s'appelle l'impeachment, ce qui signifie "mise en accusation". Elle a été enclenchée trois fois dans l'histoire à l'encontre de trois présidents américains: Andrew Johnson (1868, suite à la guerre de sécession), Richard Nixon (1974, scandale du Watergate), et plus récemment Bill Clinton (1998, Affaire Monica Lewinsky).

Donald Trump, lui, vient d'engager un juriste spécialiste de ce genre d'affaires en la personne d'Emmet Flood, ancien défenseur de... Bill Clinton qu'il a réussi à faire acquitter il y a 20 ans. Si le président élu s'est adjoint les services de cet expert, c'est parce qu'il est empêtré dans deux affaires très délicates.

Il est sous le coup d'une enquête pour collusion avec les Russes pendant la campagne présidentielle. Et il vient de rembourser à l'un de ses avocats, une somme de 130 000 dollars, versée en échange du silence d'une actrice pornographique, Stormy Daniels. Ladite actrice clame haut et fort avoir eu une liaison avec l'actuel président des États-Unis et l'a même attaqué en diffamation. Ça fait désordre pour ne pas employer une expression plus vulgaire.

Voilà donc qui est l'ambassadeur de United 2026, Donald John Trump, 45e président des États-Unis. Un milliardaire qui a traité Haïti et les États africains de «pays de merde», et qui, à la veille de l’attribution de la Coupe du Monde, demande au Nigeria et aux pays africains de voter pour United 2026.

On ne peut pas insulter des pays et s’attirer leurs faveurs en même temps. La toute-puissance des États-Unis et le pragmatisme politique ne suffisent pas à effacer le mépris dont fait publiquement preuve le président américain à l’égard de l’hémisphère sud de la planète. En s’invitant dans la course au Mondial, il a agi avec brutalité, oubliant que l’enjeu de la manifestation est un sport, une fête populaire.

Avouons que pour parrainer ce grand rassemblement universel qu'est la Coupe du Monde de football, Donald Trump ne fait pas rêver. Pas même les Américains...

*Menace II Society est un film culte des années 90. c'est une chronique de la violence urbaine qui sévit aux États-Unis à l'époque de l'affaire Rodney King. Comment un groupe de jeunes va inexorablement s'enfoncer dans la spirale de la violence.


 

Par Le360 Sport
Le 04/05/2018 à 11h55