Patrice Evra s’est montré très courageux récemment en évoquant des agressions sexuelles qu’il avait subies par un professeur dans sa jeunesse. Le footballeur âgé de 40 ans en a parlé dans son autobiographie "I love this game", comme l’explique RMC Sport dans un article paru ce mercredi 3 novembre.
L'ancien de Manchester United et de la Juventus a expliqué, dans une interview accordée à la BBC, être sorti du silence afin d’aider les enfants qui vivent le même cauchemar.
"C’était vraiment difficile, parce que c’est quelque chose qui est arrivé il y a longtemps. Quelque chose que je n’ai partagé ni avec ma mère, mon père, mes frères ou mes sœurs. J’ai une nouvelle femme, elle est tout pour moi. Elle m’a permis de m’ouvrir émotionnellement. Les enfants qui ont été abusés ne devraient pas penser qu’ils sont lâches, se sentir faible ou avoir honte. Je pense qu’il était temps de parler. Ce n’était pas pour moi, je voulais aider les autres enfants qui ont subi ça à en parler. Je sais que ce n’est pas facile, mais vous vous sentirez mieux. Parce que j’ai vécu avec cette chose lourde sur le cœur. C’est très difficile parce que même quand les gens disaient :"Patrice, tu es quelqu’un de bien". Je répondais "non". Parce que quand j’avais 24 ans et que la police est venue me voir à Monaco, j’avais l’occasion de le dire, mais je ne l’ai pas fait. J’ai menti et j’ai vécu avec ce regret”, confie l’ex-capitaine de Manchester United.
Le site RMC Sport a, d’ailleurs, repris les plus grandes lignes de la sortie médiatique du Français. “Je pense que c’était le bon moment parce que j’étais prêt mentalement", poursuit le latéral gauche, qui a pris sa retraite en 2019. "Je ne veux pas que ces enfants se pensent faibles. N’écoutez pas les gens. S’ils ont confiance en quelqu’un, il faut qu’il en parle. Je sais que c’est facile à dire, mais vous devez être courageux. Faites-le et vous vous sentirez vraiment mieux”,
“Mon plus gros défi a été de le dire à ma mère. C’était ma plus grande peur. Quand j’ai su que j’allais le dire au monde, je me sentais heureux à l’idée d’aider des enfants, mais le dire à ma mère, ça a été le plus dur. Je tremblais. Je suis allé à Paris pour la voir et quand je lui ai dit, elle était dévastée. Elle était en larmes. C’était dur parce que je répétais que j’étais désolé. Elle m’a dit de ne jamais redire que j’étais désolé. Elle n’arrivait pas à croire que j’étais resté tant d’années sans lui dire. Mais elle était aussi très en colère. Elle m’a demandé si cet homme était toujours vivant. Est-ce qu’on peut le poursuivre en justice?"
Evra complète, avec un sourire: “C’est pour ça que je ne lui ai pas dit, parce qu'elle l'aurait peut-être tué et je n’aurais pas pu avoir cette éducation." Avant de conclure : "C’est juste une question de destin. Je sais que c’était dur pour ma mère. Si mon fils me dit ça à 40 ans, je serai dévasté. J’aurais l’impression que ma vie est gâchée".