Pourquoi cette grogne du public marocain?

S’il y a un sujet qui revient assez souvent à la fin de chaque journée de la Botola, c’est sans aucun doute la violence et le hooliganisme dans les stades. Ce phénomène reflète en réalité un problème encore plus profond. Celui de la perte de confiance des supporters marocains dans les instances footballistiques nationales, à commencer par les comités directeurs des clubs, en passant par le corps arbitral pour arriver finalement à la FRMF et la Ligue nationale de football professionnel.

Selon plusieurs observateurs, les footeux marocains voient d’un mauvais œil la présence de quelques dirigeants de clubs dans les organes de décision de la FRMF, ainsi que l’absence d’indépendance de la direction centrale d’arbitrage, comme l’explique le quotidien arabophone Assabah du 25 février.

Le manque de confiance du public dans les instances de gestion du football apparaît dorénavant dans les chants et les banderoles soulevées. Ceci dépasse parfois même le caractère sportif et touche la dignité des arbitres et des dirigeants.

Les supporters interprètent chaque erreur arbitrale comme étant un complot contre leur club. Ce climat est davantage alimenté par la présence de quelques cas de conflit d’intérêts. Les dirigeants de clubs qui occupent des postes au sein de la FRMF sont souvent accusés d’avantager leur équipe.

Parmi les autres explications avancées par le journal pour analyser ce phénomène d’absence de confiance, les appartenances politiques de quelques dirigeants sportifs. D’autant plus que quelques responsables profitent du sport pour intégrer le monde de la politique.

Le sens inverse est aussi valable. Mais généralement l’élément qui déclenche les violences demeure incontestablement les erreurs arbitrales. Ces erreurs ne sont jamais considérées comme anodines par les fans, puisque la direction centrale d’arbitrage dépend directement du Comité directeur de la FRMF, lui-même composé de dirigeants de clubs, conclut Assabah.