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Pourquoi Fouzi Lekjaa est ciblé dans la CAF

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Suspendu officieusement par la commission de discipline de la CAF, Fouzi Lekjaa serait victime de sa percée dans les instances de la CAF. Ebranlé par ce qui s’apparente à une conspiration, le patron du foot vert et rouge n’a pas dit son dernier mot.
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L’information a eu l’effet d’une bombe: Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et 3e vice-président de la Confédération africaine de football (CAF), a été suspendu pour une durée d’un an de toutes activités liées au football par la commission de discipline de l’instance panafricaine, réunie mardi 9 juillet au Caire.

Cette décision, prise suite à l’agression présumée de l’arbitre de la finale de la Coupe de la CAF (Zamalek-Berkane, disputée le 26 mai dernier), Bamelak Tessema, par le responsable marocain, n’a pas été officialisée par la CAF, mais a vite fuité, en revanche, dans la presse.

Pourquoi cette sanction de Lekjaa s’est manifestée de façon quasi-clandestine? À en croire le porte-parole de la FRMF et conseiller personnel de Lekjaa, Mohamed Makrouf, le président de la CAF, Ahmad Ahmad, “n’était même pas informé de cette affaire”.

Cette sous-commission, présidée par l’ancien patron de la fédération sud-africaine de football, Raymond Hack, “qui a une grande influence sur les membres de ce comité”, selon Makrouf, a voulu mettre le Malgache devant le fait accompli en suspendant son troisième vice-président, sachant au préalable que ce dernier n’allait pas valider sa décision. La preuve: Ahmad Ahmad n’a pas officialisé le verdict en le publiant sur le site de la CAF.

À lire aussi: Que sait-on de la suspension de Lekjaa?

Forte de la réserve d’Ahmad Ahmad, la FRMF a publié hier en début de soirée un communiqué pour démentir “toutes les fausses informations faisant état mardi d'une suspension de son président, Fouzi Lekjaa, par la Commission de discipline de la Confédération africaine de football (CAF) en rapport avec la finale retour de la Coupe de la CAF entre Zamalek d'Egypte et la Renaissance Sportive de Berkane (RSB)”. La FRMF précise toutefois que la Commission de discipline de la CAF tiendra une réunion consacrée à ce sujet en présence de Fouzi Lekjaa “lors des prochains jours”. Donc, le sujet n’est pas clos, puisqu’il laisse augurer un deuxième round, probablement décisif, où le Marocain se défendra devant la Commission de discipline de la CAF. Si cette information rapportée dans le communiqué de la FRMF s’avère vraie, on peut imaginer l’ampleur de la contre-offensive de Fouzi Lekjaa pour arracher une deuxième réunion en sa présence.

Quand la politique s’en mêle

Cette affaire prouve une fois de plus que le monde du football est frappé par des complots et des manœuvres de grande ampleur qu’on croyait réservés au seul monde politique.

En effet, avoir son mot dans une instance comme la CAF, une puissance politique non-souveraine, est un atout non-négligeable.

Si le Maroc a, depuis des décennies, été écarté de la table du pouvoir de la Confédération africaine, l’arrivée de Fouzi Lekjaa a permis au Royaume de compter dans cette instance. De nombreuses parties dénoncent à ce sujet la proximité entre le président de la FRMF et celui de la CAF.

Ce retour en force du Maroc au sein de la CAF ne plaît pas à tous. Notamment aux “adversaires historiques”, dont le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, qui ne cache pas son soutien aux séparatistes du polisario.

EST-WAC: le début de l’assaut

Les prémices des attaques contre Lekjaa sont apparues au lendemain de la finale de la Ligue des Champions Espérance de Tunis-Wydad de Casablanca. Suite au scandale de Radès, la CAF a annoncé le club tunisien vainqueur avant de convoquer une réunion d’urgence de son comité exécutif à Paris pour débattre des issues réglementaires à réserver à cette rencontre.

Réuni le 4 juin à Paris, le parlement de la CAF hésitait entre confirmer l’EST comme champion d’Afrique ou faire rejouer le match. Pour trancher, les membres ont dû passer au vote.

La quasi-totalité de ces derniers ont voté en faveur des Marocains à l’exception de l’Afrique du Sud, du Nigeria, du Burundi, de la Zambie, de la Libye et de la Tanzanie, soit les alliés historiques du pays de Mandela. Ceci explique cela.

Que visent-ils?

Face aux poursuites judiciaires dont le président de la CAF, Ahmad Ahmad, fait l’objet et l’immiscion de la FIFA dans les affaires de l’instance africaine, qui pourrait appeler à une assemblée élective pour désigner un nouveau président, éliminer Fouzi Lekjaa, un candidat potentiel à la succession du Malgache, laisserait le champ libre au camp des adversaires du Maroc.

Une fois le siège de président vacant, les prétendants, dont l’actuel patron de la fédération Sud-africaine et membre du comité exécutif de la CAF, Alexander Danny Jordaan, peuvent avancer leurs pions.

À lire aussi: Fouzi Lekjaa suspendu par la CAF? La réaction de la FRMF

Aujourd’hui, toute la bataille se mènera sur le front de la Commission de discipline qui a neutralisé officieusement Fouzi Lekjaa. Si cette commission se réunit une deuxième fois, en présence du Marocain, comme l’affirme le communiqué de la FRMF, cela constitue une première victoire pour Lekjaa qui aura le temps de préparer sa défense et mobiliser ses soutiens. Si en revanche la CAF officialise la décision de sa commission de discipline après la Coupe d’Afrique des Nations, dont la finale se joue le 19 juillet au Caire, Fouzi Lekjaa devrait faire appel et pointer une décision non réglementaire, dans la mesure où le concerné n’a pas été entendu. Quel que soit le scénario, le mois de juillet sera rude pour le président de la FRMF.

Par Adil Azeroual
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1 commentaires /

  • bouchareb
    Le 10 Jul. 2019 à 13h08
    LE RETOUR DU MAROC DANS LES INSTANCES AFRICAINES UA COMMISSION DE SECURITE CAF ET D AUTRES POUR Y RETROUVER SON FAUTEUIL QUI EST LE SIEN ETANT DONNE QU IL EST PARMI LES FONDATEURS DE CES INSTANCES,GENENT AU PLUS HAUT DEGRE CES VERMINES QUI VOIENT LEURS INTERETS MACHIAVELIQUES S EVAPORER;AINSI APRES AVOIR ECHOUER PAR LEURS MANIGANCES EN POLITIQUE VOILA QU ILS TERNENT L IMAGE AFRICAINE EN SPORT,MAIS PEINE PERDUE ET DEBACLE ENCORE POUR CES HAINEUX.LE MAROC EST BIEN DANS SON SAHARA MAROCAIN LIBRE.
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