La Cour de cassation a estimé que les méthodes d'enquête employées dans le dossier de l'Affaire de la sextape de Mathieu Valbuena étaient conformes, ouvrant la voie à un éventuel procès en correctionnelle pour Karim Benzema et cinq autres personnes mises en examen.
En juin 2015, Mathieu Valbuena avait porté plainte, s'estimant victime d'une tentative de chantage après avoir reçu un appel l'informant de l'existence d'une sextape dans laquelle il apparaissait.
Karim Benzema, mis en examen pour "complicité de tentative de chantage" sur son ancien coéquipier en équipe de France, contestait les méthodes d'enquête d'un policier qui est intervenu sous couverture dans ce dossier.
La plus haute juridiction judiciaire, réunie en assemblée plénière, a estimé lundi qu'il n'y avait pas eu d'"atteinte à la loyauté de la preuve".
En juillet 2017, elle avait, au contraire, donné raison à la star madrilène mais la cour d'appel de Paris, désignée pour statuer à nouveau, ne l'avait pas suivie et le joueur s'était alors à nouveau pourvu en cassation.
Cette fois, la décision n'est pas susceptible d'un nouveau recours, ce qui signifie que le dossier va revenir sur le bureau du juge d'instruction à Versailles. Ce dernier devra ensuite décider de la tenue d'un éventuel procès.
"Evidemment, c'est une déception", a réagi auprès de l'AFP l'avocat de Karim Benzema, Patrice Spinosi. "Il y a quelque chose de schizophrène dans le fait que la Cour de cassation dise le contraire de ce qu'elle avait dit il y a deux ans. Pour autant, Karim Benzema n'a jamais craint de devoir faire face à ses juges devant lesquels ils s'expliquera sur son absence d'implication dans cette affaire, s'il est renvoyé devant un tribunal", a-t-il ajouté.
Au contraire, Frédéric Thiriez, qui défend les intérêts de Mathieu Valbuena, s'est dit "très satisfait": "Cette décision d'assemblée plénière va bien au-delà de cette affaire particulière de sextape. Elle permet, dans l'intérêt des victimes, à la police judiciaire d'utiliser leurs techniques d'investigation pour rechercher et interpeller les auteurs présumés de crimes ou de délits".
Depuis cette affaire, les deux joueurs n'ont plus jamais été sélectionnés en équipe de France.