Vidéo. Algérie: quand le président Tebboune dégaine contre le président de la FAF

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune et le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune et le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi.. DR

Pour avoir voté l’amendement de l’article 4 des statuts de la CAF, excluant le Polisario de faire partie de la famille du football africain, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Kheïreddine Zetchi, essuie les foudres du régime algérien et du président Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier va jusqu’à le qualifier de «figure de gang». De quoi je me mêle?

Le 02/04/2021 à 14h11, mis à jour le 02/04/2021 à 14h39

Et maintenant, voici Abdelmadjid Tebboune le footeux! Comme si tous les maux du voisin de l’Est étaient résorbés, le président algérien s’attaque désormais au sport et au football en particulier. Dans sa ligne de mire, le président de la Fédération algérienne de football Kheïreddine Zetchi. Malheureux candidat au Conseil de la FIFA, ce dernier s’est vu reprocher d’avoir voté un important amendement des statuts de la CAF proposé par Fouzi Lekjaa, président de la FRMF, le 12 mars 2021, lors du Congrès de la CAF à Rabat.

L’amendement en question concerne l’article 4 des statuts de l’instance suprême du football africain. Il stipule que seuls les représentants des pays indépendants et membres de l’ONU sont admis au sein de la CAF. Ce qui exclut automatiquement la république fantomatique de la RASD, dont Alger est un inconditionnel sponsor.

En votant cet amendement, Kheïreddine Zetchi a fait montre de bon sens, rejoignant ainsi, dans un raisonnement on ne peut plus logique, les membres de la CAF. Mal lui a pris. Car le régime algérien, qui défend bec et ongles la cause polisarienne, perdue d’avance, ne l’entend pas de cette oreille. C’est ainsi que le président Abdelmadjid Tebboune, himself, a distillé une overdose de haine contre le malheureux président, sommé de ne pas postuler pour un second mandat à la tête de la Fédération algérienne de football.

Directeur de la chaîne Amal TV, le journaliste algérien Hichem Aboud tourne en dérision l’immixtion du président de la république dans les affaires de foot. D’autant plus que, selon lui, Tebboune est allé même jusqu’à demander à l’entraineur Jamal Belmadi de ne pas soutenir le président de la FAF, devenu persona non grata. Pis encore, Zetchi serait, aux yeux de Tebboune, «l’une des anciennes figures du gang», sous-entendu le régime de Bouteflika, Abdelaziz et Said, and Co.

«C’est le comble: Tebboune qui, sa vie durant, était à la solde du gang, traite un responsable sportif de faire partie de la bande, lui interdisant de se présenter pour les prochaines élections de la FAF, prévues le 15 avril prochain», ajoute Hichem Aboud, non sans une pointe d’ironie.

Voici donc Abdelmadjid Tebboune le footeux qui ne manque aucune occasion de cracher son venin sur le Maroc. Et quand on sait que son pays est en proie à d’énormes difficultés, dont le Hirak ne cesse de rappeler l’acuité, avec une vaccination anti-Covid tout sauf rassurante, l’on s’interroge sur l’intérêt soudain du président pour le foot. «Mais, comme le dit si bien un écrivain algérien, lorsque la tare devient trop voyante, le débat tourne autour des moyens de la camoufler.»

Par Abdelkader El-Aine
Le 02/04/2021 à 14h11, mis à jour le 02/04/2021 à 14h39