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Vidéo. Portrait posthume: Oscar Fulloné, le père des belles générations

Le public du Raja avait préparé un "Tifo" à l'honneur des mythiques entraîneurs du club, avec en tête de liste, Oscar Fulloné. © Copyright : DR
Ce matin, le football, marocain et africain, disait adieu à un mythe. Celui d'Oscar Fulloné, le premier "sorcier blanc" qu'a connu le continent noir. Et c'est dans la plus grande des solitudes qu'il a quitté ce monde ingrat. Hommage.
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Oscar c’est celui qui est devenu entraîneur par défaut. Il y’a des footballeurs comme ça, qui naissent non pas pour devenir de grands joueurs, mais afin d’être d'immenses entraîneurs.

C’est le cas d’Oscar Fulloné, un joueur très moyen d’Aston Villa qui, victime d’une blessure grave, a dû terminer sa carrière très tôt. À 30 ans, il décide de se concentrer sur l’autre côté du stade en devenant technicien. Au début des années 70, il entama sa carrière d’entraîneur, à Estudiantes son club de cœur.

Il quitta l’Amérique du sud pour ne plus jamais y revenir en 1978, dirigé en Norvège le club de Sogndal IL. Et enchaîér avec Millwall, le club anglais, éternel rival de West Ham. Mais l’Argentin a réellement démarré sa belle carrière d’entraîneur en Afrique. Après un court passage au FC Sion (1980-1981) en Suisse et une longue éclipse, il a été confirmé au poste par l’ASEC Mimosas, le club numéro 1 en Côte d’Ivoire (1994). Il est ensuite devenu le club le plus populaire du pays grâce au travail du «sorcier blanc».

Adulé par les supporters, et après deux coupes, deux championnats et une ligue des champions, Fulloné a choisi de faire le pas vers un autre géant d’Afrique, le Raja, qui deviendra ensuite celui de tous les records. Les supporters et les puristes jugent que le football qu’Oscar a instauré au Raja est probablement le plus beau de son histoire. Alliant l’habituel jeu court à une efficacité hors normes, les Verts ont déployé un rouleau compresseur pour réaliser un triplé historique.

Championnat, ligue des champions et super-coupe d’Afrique, jamais le Raja n’a été aussi dominant que lors de la «période» Oscar, qui a mené les Verts à la coupe du monde des clubs. Pourtant, l’homme est arrivé sans trop de conditions, sans exiger les transferts exorbitants. En jetant un coup d’œil à l’école du club, il dénicha des noms comme Zakaria Aboub et Hamid Nater, des joueurs qui avaient 17 ans, pour en faire des piliers d’une équipe qui écrira l’histoire.

Au delà des trophées qu’il a remportés, et des succès qu’il a réalisés avec le Wydad (Coupe africaine des coupes, et la dernière coupe du trône en date pour les Rouges en 2002), l’homme est respecté pour ce qu’il est. En tant qu’homme d’abord, il n’hésitait pas à donner aux plus jeunes joueurs de son effectif, des fois même de son propre argent. Pour lui, le football c’était un jeu et il ne fallait jamais l’oublier. Se faire plaisir sur le terrain et régaler les supporters, c’est ce qu’il demandait à ses joueurs et les résultats suivaient tout naturellement.

La preuve est que même à bout de forces, pour son retour au royaume quelques années avant de quitter les bancs pour de bon, il a été une nouvelle fois champion avec le Raja. Oscar Fulloné a remporté la ligue des champions arabe en 2006, avec la fin de cycle de la génération qu’il avait créée. Oscar est parti de ce monde, pour rester gravé dans nos souvenirs, l’homme à la casquette floquée Junior (son fils), avec la bande blanche a la main, créateur de miracles dans le football.

 

Par Nassim Elkerf
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