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Vidéo. Sortons les mouchoirs, Ronaldinho prend sa retraite...

Posté le 17/01/2018 à 15h20 par Nassim Elkerf (Mise à jour le 17/01/2018 à 15h43)

Si le ballon pouvait le faire, il serait en train de pleurer toutes les larmes de son cuir. Ronadinho Gaucho prend sa retraite. Le magicien brésilien, celui qui l'a toujours bien traité, qui savait où et comment le caresser pour lui faire plaisir et nous régaler ne foulera plus les pelouses en tant que joueur.

Quand on entend que Ronaldinho pense à sa retraite, on a envie de le supplier de rester encore un peu. De nous offrir encore deux ou trois petit-ponts avant de partir, et de briser quelques reins avant de raccrocher les crampons. Ronnie l'a annoncé officiellement, il arrête sa carrière de joueur de football. Sauf que le Brésilien n'est pas qu'un simple grand joueur parmi tant d'autres qui font l'histoire de ce sport. Il est bien plus que cela. Ronnie est un génie à la trajectoire et au palmarès exceptionnels. et dire qu'il aurait peut être pu mieux faire...

L'illusionniste

"On le voit, et en un clin d'oeil, on ne le voit plus". Paroles de géants de la défense, comme Stam, Maldini ou encore Hierro... Ronnie, c'était un magicien balle au pied, capable de faire danser ses adversaires sur le rythme de la samba. Se faire plaisir était son unique but, au grand bonheur des amoureux du football. Des crochets sur le terrain, aux passements de jambes dans les boîtes de nuits de Barcelone, le numéro 10 du Barça n'avait pas de répit.

Plus hardcore qu'un magicien, un illusionniste. Celui qui aurait dû tout remporter. Tout rafler. Honte à ce football qui offre un seul et unique ballon d'Or à Ronaldinho en 2005. Dans les années 2000, il méritait tous les prix car c'était le seul à jouer avec le sourire en nous régalant autant. L'un des rares à ne pas avoir oublié que le football est un divertissement. Sa virgule n'était pas qu'un geste technique lambda, c'était un moment magique qu'on ne reverra sans doute plus jamais. Si on le revoit, ça ne sera pas avec les mêmes chaussures dorées, ni la queue de cheval qu'il relâche après son but pour le fêter dignement, car pour Ronnie, le seul moment où il fallait être sérieux... c'était au moment de faire la fête.

Le Barça trouve une lampe, la frotte... et voilà Ronnie le génie!

En 2003, Ronaldinho débarque au Barça pour que le club catalan fasse une coupure définitive avec son passé. Depuis ce moment, le FC Barcelone n'a plus manqué une ligue des champions. Avec l'arrivée du Brésilien au large sourire, la Catalogne rayonne en bleu et grenat, et le Barça recommence à gagner. À St-Denis en 2006, le Barca domine Arsenal et remporte la ligue des champions à Paris, comme un symbole pour ronnie lui l'ancien du PSG. Les Gunners de Thierry Henry sont tout simplement tombés sur plus fort. Quelques mois auparavant, c'est le grand rival madrilène qui abdique face à l'équipe de Ronaldinho. Le Brésilien est l'un des rares catalans à avoir eu droit à une standing ovation des supporters de santiago Bernabeu alors que le Real perdait 0-3.

Deux ans avant l'arrivée de Ronnie, Barcelone peinait encore à valider son ticket pour la ligue des champions. Avec le brésilien le barca est vite monté sur le toit de l'Europe. Frank Rijkaard avait construit une équipe autour du brésilien, qui n'avait pas l'obligation d'assister à tous les entraînements... et n'en déplaise aux supporters, puisqu'il faisait le show tous les dimanches. Mais à ce rythme, forcément la machine commence à peiner, le corps suit moins et le Barça perd de son éclat. L'arrivée de Pep Guardiola scellera le sort de Ronaldinho qui s'exile en italie direction le Milan AC.

Ronaldinho le Marocain

Si lors de ses débuts, quelqu'un avait dit à Ronaldinho que son football le rendrait célèbre et quasiment vénéré en Afrique... Ronnie aurait répondu avec un sourire. Il l'a toujours déclaré, l'amour des gens (et des femmes) est plus important pour lui que les titres remportés tous les jours et pourtant il a tout gagné. Ligue des champions, Copa America, Coupe du monde, Coupe intertoto... et même la Copa Libertadores qu'il a remporté avec l'Atletico Mineiro avant de venir au Maroc, jouer la coupe du monde des clubs, ce trophée qui manque à son palmarès.

Les Marocains lui ont reservé un accueil de héros. À l'aéroport la foule est impressionnate, devant l'hôtel c'est tambours et Dekka Merrakchia. On n'accueille ni un prince, ni un roi, ni encore moins un président. C'est juste Ronnie, celui dont chacun de nous à un souvenir particulier, un dribble, un but, une passe géniale. Le Brésilien était arrivé 3 jours avant la demi-finale du Mondialito face au Raja. Ses supporters étaient là, et visaient le titre... mais c'était sans compter sur des Verts trouble-fêtes qui éliminent les Brésiliens 3-1 et se qualifient pour la finale de la coupe du monde.

C'est lors de ce match que Ronnie a senti que son football l'avait rendu populaire, même sur la plus belle des terres... l'Afrique. À chaque toucher de balle (contre l'équipe qui joue à la maison), les supporters étaient en folie. Quand un joueur du Raja y allait trop fort dans les contacts, il s'excusait immédiatement... ce n'était pas un simple joueur sur le terrain, c'était l'illusionniste en personne. Car avant de quitter le stade de Marrakech, il a tenu à marquer un coup franc splendide qui laissa le gardien du Raja sur place. Il est sorti porté par ses fans, sous les applaudissement, pieds nus (car il avait donné ses chaussures en plus de son maillot et short).

Ronnie ne remportera pas le Mondialito, mais qu'est ce qu'on s'en fout. Il est venu, et a porté le drapeau du Maroc avant de s'incliner pour montrer tout le respect qu'il doit à ses supporters qui lui donnent sa vraie valeur. Car ce sport qui a plus d'un siècle a connu des génies... en connaîtra surement encore, mais Ronaldinho, c'était le prophète, qui a su tout changer avec deux touchers de balle et une passe du dos.

Merci...