«Les dirigeants de l’OM ont constamment mal négocié les transferts, les salaires, les contrats et même les ventes de places au stade au détriment du club. C’est trop répétitif pour relever de simples erreurs», a déclaré un magistrat sous le sceau de l’anonymat à l’Equipe Magazine du 27 décembre.
L’Équipe, qui a eu accès aux procès-verbaux des gardes à vue et le contenu des écoutes, informe qu’une instruction a été lancée par l’Office central de lutte contre le crime organisé et la Brigade nationale de lutte contre la criminalité organisée, pour «association de malfaiteurs, extorsions de fonds et blanchiment en bande organisée» contre d’anciens cadres du club.
Margarita Louis-Dreyfus, qui a hérité du club à la mort de son mari, Robert Louis-Dreyfus, en 2009, a fait l’objet d’abus de bien sociaux estimé à 80 millions d’euros selon les enquêteurs. Au cœur de ce système, un homme intéresse particulièrement les enquêteurs : l’agent Jean-Luc Barresi, réputé proche du milieu du grand banditisme. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir imposé ses proches sur les transferts ou renouvellements de contrats de Jérémy Morel, Morgan Amalfitano, Mamadou Niang, Souleymane Diawara ou encore Hatem Ben Arfa.
L’autre cadre du club dans le collimateur des enquêteurs n’est autre que José Anigo, l’indéboulonnable directeur sportif du club (2004-2014), accusé d’être proche également du grand banditisme et qui a choisi un moment de s’installer à Marrakech en attendant que les choses se tassent. Depuis, l’OM a engagé une procédure de licenciement contre lui. La propriétaire Margarita Louis-Dreyfus, qui a mis le club en vente en avril dernier, s’est heurtée à de grandes difficultés pour s’en séparer. Après des négociations exclusives avec l’Américain Frank McCourt, ce dernier a racheté le club pour un montant estimé à 45 millions d’euros. L’homme d’affaires compte continuer la purge des éléments nuisibles, tandis que la justice française poursuit son enquête.