Il y a peu à dire sur le match. L'essentiel s'est déroulé entre la 15e et la 17e minute. La Juventus a obtenu un penalty, raté par Cristiano Ronaldo, qui a frappé sur le poteau avant de livrer un match très moyen.
Mais dans la minute suivante, Rebic a été expulsé pour un geste de kung-fu sur Danilo et, à 10 contre 11, Milan n'a jamais été en mesure de marquer le but qui lui aurait permis de renverser la situation après le 1-1 du match aller.
Avec ce 0-0, la Juventus a donc réservé sa place pour la finale de la Coupe, qu'elle jouera dès mercredi à Rome contre Naples ou l'Inter Milan, qui s'affrontent samedi au stade San Paolo après la victoire 1-0 des Napolitains à l'aller à Milan.
Pas de but, donc, et un spectacle moyen pour ce retour du football en Italie. D'ici le 2 août et la fin prévue du championnat, il y aura désormais des matches tous les jours ou à peu près, et probablement plus de folie sur les terrains. Mais le football italien a repris son cours.
Ce 12 juin, était initialement prévu Italie-Turquie, le match d'ouverture de l'Euro-2000, au Stade Olympique de Rome. Mais le coronavirus est passé par là et a renversé tous les calendriers sportifs de la planète.
La maladie a aussi fait plus de 34.000 morts en Italie, l'un des pays les plus durement frappés de la planète. Et imaginer le retour du "calcio" a longtemps semblé impossible, notamment en avril, quand chaque journée se terminait par le bilan de la Protection Civile, toujours plus lourd, jusqu'à plus de 900 morts par jour.
Atmosphère étrange
Mais la situation sanitaire s'est améliorée et après l'Allemagne et l'Espagne, l'Italie a donc été le troisième grand pays européen à retrouver le football, avec la Coupe d'abord, le championnat ne reprenant qu'en fin de semaine prochaine.
Avant le match, disputé à huis clos, les joueurs et les membres du staff ont observé une minute de silence en mémoire des victimes de la pandémie. Ils ont ensuite applaudi longuement trois représentants du personnel soignant présents au centre du terrain.
Sur le maillot de l'AC Milan, un badge avait été apposé, dédié aux médecins, infirmiers, ambulanciers et volontaires qui ont lutté contre le virus. Sur ce badge figuraient un arc-en-ciel et la phrase "andra tutto bene" (tout ira bien, ndlr), deux des symboles de l'Italie du confinement.
A l'extérieur, une poignée de tifosi étaient venus en fin d'après-midi autour du stade, goûter l'atmosphère étrange de ce football revenu sans leur faire de place à eux, les supporters.
"Ca ne me plait pas que les fans doivent rester dehors. Maintenant que le foot reprend, j'espère que les tifosi vont pouvoir revenir. Même 20 ou 30% seulement de la capacité, ça aurait été bien", regrettait ainsi Michele Di Miccoli, un retraité de 68 ans interrogé avant le match par l'AFP TV.
Mais Carmine Tiani, 68 ans lui aussi, se disait en revanche "content que ça reprenne". "C'est un peu triste sans les tifosi. Il manque le 12e homme. Mais il fallait reprendre, d'une façon ou d'une autre. Il faut finir le championnat, savoir qui va en Europe, qui va en Serie B", a-t-il expliqué.
On sait déjà qu'en finale de Coupe, il y aura la Juventus.