Le théâtre des rêves est devenu un cauchemard pour les amateurs de football offensif. Si José Mourinho n'est pas sur le terrain, c'est lui qui dicte la tactique, choisit les joueurs et établit le plan de jeu. Il est donc le coupable idéal.
Le Mou comme Domenech
Ces derniers mois, l'auto-proclamé "Special One" semble avoir égaré ce qui faisait sa force: l'audace et les coups de poker couronnés de succès. Mourinho est re-devenu un entraîneur comme beaucoup d'autres, frileux, assis sur des certitudes d'un autre temps.
Ce n'est pas un hasard si aujourd'hui il est dépassé par des entraîneurs plus jeunes, avec un autre vécu. Comme son voisin Pep Guardiola, leader de Premier League avec City (Man U est 2e), Zinedine Zidane (double vainqueur de la Ligue des Champions) ou Vincenzo Montella (FC Séville).
Au soir de l'élimination face aux Andalous, le Portugais a maladroitement tenté de se justifier: "On ne va pas en faire un drame... Je suis venu à Manchester avec Porto, Man. United a été élliminé. Je suis venu avec le Real Madrid, Man. United a été éliminé. Donc je ne pense pas que ce soit quelque chose de nouveau pour le club". Ces employeurs qui le rétribuent à hauteur de 18 millions d'euros annuels apprécieront... Au delà de ça, cette déclaration est digne du serial loser Raymond Domenech... indigne en tout cas d'un double vainqueur de la Ligue des champions avec deux clubs différents (FC Porto en 2004, Inter Milan en 2010).
Pas encore fini
Pour sa défense, Mourinho avance souvent que United ne met pas autant de moyens que ses adversaires sur le marché des transferts. En moins de 2 saisons, sous sa houlette, le club le plus riche du monde a dépensé 320 millions d'euros sur Pogba, Alexis Sanchez ou encore Romelu Lukaku. Certes c'est moins que les investissements consentis par Manchester City (futur champion d'Angleterre) ou le Paris Saint-Germain. Mais le double tenant de la Ligue des champions, le Real Madrid, a remporté le trophée deux fois avec quasiment la même équipe qu'il y a 3 ans. Donc l'argument de Mourinho ne tient pas!
La vérité est qu'aujourd'hui Mourinho n'a plus d'idées. Donc ses joueurs manquent d'inspiration, n'osent plus. Arsene Wenger aime dire qu'une "équipe est souvent le reflet de son entraîneur", si c'est le cas la prestation des coéquipiers de Marcus Rashford hier contre le FC Séville explique beaucoup de choses... L'homme qui savait murmurer à l'oreille des joueurs a perdu son mojo, ce petit truc en plus -cher à Austin Powers- qui transforme le plomb en or...
José Mourinho n'est pas encore fini. Il a rermporté l'Europa League en 2017 avec les Red Devils, va finir dauphin d'un Manchester City exceptionnel en Premier League, et peut toujours remporter la FA Cup cette saison. Mais à force de se perdre dans des clashs insipides qui n'amusent plus personne -"Franck De boer est le pire entraîneur de l'histoire de la premier League"- sans parvenir à replacer sportivement l'institution Manchester United, l'ex Special One risque bien de rentrer dans le rang. Un comble pour son ego...