Presque jamais en repli défensif, l’attaquant reste dans sa zone et garde les yeux rivés sur le ballon. Il ne descend pas en cas de coups de pied arrêtés en faveur de la Libye. Quand le Maroc en obtient, il se place systématiquement au second poteau. Lorsque le gardien adverse s’apprête à relancer, El Kaabi fait le pressing et le contraint à prendre le ballon dans ses bras. Et chaque fois que la Libye s’approche un peu trop des cages d’Anas Zniti, El Kaabi sautille d'anxiété.
S’il a réussi à marquer deux buts et qualifier le Maroc, il n’a pourtant pas été lâché d’une semelle par les défenseurs centraux libyens. Il est pourtant parvenu à les leurrer de temps à autre. Altruiste, il sait se montrer dévoué pour les siens. En témoigne cette action où il laisse le champ libre à El Karti à la 3e, puis celle où il lui délivre un caviar à la 37e.
El Kaabi peut aussi être maladroit. Son contrôle orienté raté à la 32e puis sa louche pas très réussie à la 36e lui font perdre le ballon et l'éloignent de son objectif d'efficacité.
Lorsqu’il inscrit ses septième et huitième buts de la compétition (73e sur un éclair de génie de Zakaria Hadraf puis à la 96e sur un corner du même Hadraf), il mime un vol d’oiseau et se prosterne avant d’être enlacé par ses coéquipiers. Tout en sobriété...
Ayoub El Kaabi peut également perdre son flegme. Victime d’une faute à la 43e, il s’énerve quand l’arbitre ne la siffle pas immédiatement et tente d’arracher le ballon des pieds d’un défenseur adverse.
Pourtant peu bavard, il discute brièvement avec Ismail El Haddad alors que les autres joueurs se désaltèrent (68e). A la 99e minute, alors qu’un adversaire est au sol, il quitte l'aire de jeu pour s’entretenir avec Jamal Sellami un bref instant.
Il sort à la 104e minute et le complexe Mohammed V se lève pour une standing ovation. Ce soir le buteur a frappé deux fois. Un triomphe!