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L’enfer du décor. Le foot en pierres

© Copyright : Adil Gardouz
Il n’y a que ceux qui ont vécu des «joutes» au stade du Rachad Bernoussi qui peuvent comprendre ce que cela signifie de démolir ce terrain.
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«Les mots, disait Edgar Allan Poe, n’ont pas une vertu suffisante pour frapper l’esprit de la parfaite horreur de la réalité.»

A l’époque, dans les années 1980, on ne pouvait jouer contre le Rachad Bernoussi dans son antre et sortir indemne. Les observateurs se souviennent combien de fois les ambulances y ont fait immersion pour transporter un joueur gravement blessé. Voire. Une fois, en mars 1987, un joueur du Rachad était tombé dans la coma suite un choc avec un joueur du RAC. Il a été transporté d’urgence à l’hôpital où il a logé plusieurs jours, ratant ses examens. Un journaliste proche du Rachad a confié : «C’est le seul joueur de l’histoire du Rachad qui allait avoir sa licence et qui plus est en droit».

Le Rachad Bernoussi, c’est toute une Histoire. Une vie. La vie de petits footballeurs, vivotant dans la dèche, et qui rêvaient de lendemains qui ne déchantent pas. Nombre d’entre eux ont vaincu leur misère grâce non pas aux stylos, mais à leurs orteils et au… Rachad.

S’il y avait des historiens du football au Maroc (malheureusement, il n’y en a pas), ils retiendraient que le Rachad était le plus grand pourvoyeur de talents au Maroc.

A l’époque, jouer au stade de Bernoussi était un supplice, un vrai calvaire. A l’entrée du stade où une foule immense vous attendait, à la porte déjà, avec des crachats, des insultes, des menaces, un entraineur motivait ses troupes en leur disant : «Jamais dans l’histoire du Maroc, il n’y a eu mort dans un terrain de foot». C’est Abdelhak Rizk Allah, alias Mendoza. Il a d’ailleurs, un jour, failli y laisser la vie lorsqu’une grosse pierre lui était tombée sur la tête.

A la sortie du stade du Rachad Bernoussi, on souhaitait ne plus y revenir. On priait même qu’il soit détruit, démoli… Mais c’était du foot, du vrai foot. 

Et aujourd’hui, à la vue de ses ruines, on ne peut s’empêcher de verser des larmes, pour avoir disputé pas mal de matchs dans ce stade.

Par Abdelkader El-Aine
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