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L’enfer du décor. Misère du sport ou sport de la misère ?

La Casablancaise où Nawal El Moutawakel s’entraînait avant sa médaille olympique et où Said Aouita a concouru aux côtés d’anciens grands champions marocains, est dans un état déplorable. La parfaite illustration de la misère du sport national. © Copyright : DR
Les Jeux olympiques de Rio 2016, s’ils ont consacré le déclin du sport national toutes disciplines confondues, nous ont valu au moins une consolation, celle de nous rendre compte que nous allons au trot là où les autres vont au sprint.
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A l’heure du bilan, les résultats des sportifs marocains au plus grand rendez-vous sportif mondial suscitent amertume et indignation. Les responsables ont beau tenter de minimiser les dégâts, ils n'ont convaincu qu'eux-mêmes.

A la débâcle de Rio, s’ajoutent les défaites des équipes nationales de football des jeunes aux éliminatoires de la CAN, ce qui les privera du prochain Mondial.

Il ne faut pas trop se creuser les méninges pour trouver la raison aux multiples déboires des différentes disciplines sportives nationales. Elle est toute simple: le sport marocain ne produit plus de sportifs de haut niveau en mesure de concourir sur l’échelle internationale.

Les sports universitaires (basket-ball, volley-ball, handball) ont quasiment disparu de la scène. Les pratiquants de ces sports étaient généralement issus des collèges et lycées. Et les tournois scolaires permettaient l’éclosion de talents. Aujourd’hui, il suffit de jeter un œil sur l’emploi du temps des élèves et étudiants, le nombre d’heures consacrées à la pratique sportive, et de contempler les activités sportives scolaires pour se rendre à l’évidence de la misère du sport scolaire.

Circulez, il n’y a rien à voir

Le football est logé à la même enseigne. Il fut un temps où il suffisait d’avoir un équipement sportif minimal et de se présenter aux terrains du WAC, du Raja, du RAC ou de l’Etoile, pour s’entraîner avec ces équipes et être pris en charge. Aujourd’hui, l’accès à ces clubs est devenu élitiste et obéit au favoritisme.

En plus, les terrains vagues où les grands footballeurs marocains, dont la Perle noire Larbi Ben Barek, ont caressé la balle ronde de circonstance, ont cédé la place à la spéculation immobilière.

Il en va ainsi de la natation. Les Casablancais se souviennent avec nostalgie de la plus grande piscine d’Afrique, à côté de l’Ancienne Médina. On pouvait y accéder facilement et sans avoir à payer un rond. Aujourd’hui, à Casablanca par exemple, le seul lieu pour pratiquer la natation, excepté la salle couverte du Complexe Mohammed V dont il faut beaucoup d’argent ou des «connaissances» pour y accéder, est la plage.

Que dire de l’athlétisme qui était considéré comme le porte-flambeau du sport national et qui a promu l’image du Maroc à l’étranger beaucoup plus que ne l’ont fait le ministère du Tourisme et l’Office national marocain du tourisme ? Dans le temps, on se plaisait à dire : «C’est grâce à Said Aouita et Nawal El Moutawakel que les Américains ne confondent plus Morocco et Monaco».

Aujourd’hui, quand ce ne sont pas des scandales de dopage qui éclaboussent l’athlétisme national, ce sont de cinglants revers essuyés lors des différentes compétitions internationales.

Tennis, lutte, cyclisme, etc. sont en train de manger leur pain noir. Et à propos du cyclisme, quel exemple édifiant que celui de la Fédération marocaine pour illustrer le naufrage du sport national ! Les deux coureurs marocains Mohssine Lahsaini et Soufiane Haddi n'ont pas pu terminer leur course à Rio parce que leurs vélos étaient tombés en panne et ils n'avaient pas de vélos réserves.
«Nous n’avons pas ramené de vélos de réserves parce qu’on nous avait dit que le parcours n’était pas difficile», a expliqué le président de la fédération. Franchement ?

Par Abdelkader El-Aine
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