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Tribune Libre. Corona-chance

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Et si c’était l’occasion de nous remettre en cause, de mettre fin à nos petitesses.
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Un vieux dicton prétend: «à quelque chose malheur est bon». Certes, mais peut-on le répercuter sur ce que l’on vit aujourd’hui, ce que le monde traverse comme étant l’une de ses pires crises? L’Humanité n’en est pas à sa première guerre mondiale. Elle s’en est toujours sortie, plus forte que jamais. Mais celle-ci a un aspect tout à fait différent. Voire, un impact incommensurable. 



Il va de soi que nul (les survivants, et paix à l’âme des victimes de cette maladie) n’en sortira indemne. Tant les séquelles sont énormes. Et il est certain que ce méchant virus marquera à jamais tous les peuples du monde. De l’humilité, voici ce que l’on doit tirer comme enseignement. Le premier. D’abord et avant tout. Quant aux «arguties savantes» sur un «nouvel ordre mondial», les petites gens n’en ont cure.



Qu’il est beau de voir les gens, d’ici et d’ailleurs, manifester une grande solidarité envers leurs semblables, leur venir en aide, s’enquérir de leur état de santé.

Qu’il est beau de se rendre à l’évidence que nous sommes petits devant l’imprévu, selon ce que disait Victor Hugo. Parce que cela nous permet ou nous oblige à appeler nos proches, à renouer avec nos connaissances. Et, par peur des lendemains incertains, l’on «grille» les unités. Et l’on se rend compte que l’on est petit. Seul. «Nous sommes tous des coquilles solitaires», disait Freud.



Nous sommes, en plus, vaniteux, orgueilleux, méchants (voyez, le mot revient comme un leitmotiv). «La sottise, l’erreur, le péché, la lésine/Occupent nos esprits et travaillent nos corps/Et nous alimentons nos aimables remords/Comme les mendiants nourrissent leurs vermines», écrivait Charles Baudelaire dans «Les fleurs du mal».



Mais qu’importe. Le monde va bien. Le Maroc va bien. Qui n’a pas versé des larmes en voyant ces vaillants soldats (corps médical, policiers, gendarmes, officiels…) œuvrant pour préserver nos vies. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma gratitude.

Ma tante est décédée aujourd’hui à cause de ce méchant virus. On l’appelait «Hbibti». Elle était le dernier refuge pour moi, le dernier rempart quand tout le monde est parti. Je mesure ainsi vraiment ce que cela signifie de perdre un être cher. Parce que vous vous dites: «J’aurais voulu partir avant elle». Et, qui plus est, pas même l’occasion d’aller déposer un baiser sur son front, faire un adieu. Une injustice de plus.

Paix à son âme. Paix à l’âme de toutes les victimes du coronavirus. 

Par Abdelkader El-Aine
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