Alors que le président canadien, Justin Trudeau, préparait sa visite aux États-Unis, la première du genre après l’élection de Donald Trump, il a été saisi par le parlement à propos de l’interdiction d’accès au territoire américain de l’athlète d’origine marocaine, Yassine Aber, informe le quotidien Al Akhbar du 14 février.
Les faits, rappelle Al Akhbar, remontent à la semaine dernière quand Yassine, accompagné d’un entraîneur et cinq autres athlètes, s’apprêtait à traverser la frontière séparant les États-Unis et le Canada. En arrivant, au poste-frontière de Stanstead, les douaniers américains lui demandent son passeport et son téléphone. Yassine Aber sera retenu pendant plus de cinq heures et les douaniers lui posent de nombreuses questions sur son style de vie.
«Ils m’ont emmené à deux reprises dans un bureau avec un agent. Ils m’ont fait remplir des papiers et m’ont posé tout genre de questions : d’où je viens, où je suis né… À la fin de la journée, ils m’ont dit que je ne pouvais pas entrer aux États-Unis», a-t-il déclaré à la presse canadienne.
Al Akhbar indique que cette affaire a provoqué un émoi au sein de la classe politique canadienne, au point que le président du Nouveau parti démocratique (NDP), Thomas Mulcair, s’est attaqué violemment à la nouvelle politique américaine qui implique même les citoyens canadiens.
Thomas Mulcair, indique Al Akhbar, s’est interrogé sur la capacité du président canadien, Justin Trudeau, à interpeller les responsables à Washington sur l’interdiction faite à des citoyens canadiens ou résidents permanents dans ce pays de voyager librement aux États-Unis. Le député du NDP, Murray Rankin, a également déclaré aux journalistes à Ottawa : «Notre Premier ministre a besoin de parler avec Donald Trump lors de leur rencontre la semaine prochaine et lui expliquer qu’un Canadien, né au Canada, qui se trouve être d’une autre foi, une foi musulmane, n’a pas besoin d’un visa pour aller aux États-Unis.»