Un match et s'en va. Pour avoir justement joué ce seul match, en Macédoine, sous les couleurs de la Roja espagnole, Munir El Haddadi ne pourra peut-être jamais porter le maillot marocain, comme il vient d'en exprimer le désir. La Fédération royale marocaine de football a saisi au bond cet appel du pied d’El Haddadi pour demander à la Fédération espagnole de football de lui remettre le passeport sportif du joueur, et à la FIFA d'avaliser la demande du maroco-espagnole qui veut changer sa nationalité sportive.
Sauf que, selon Al Ahdath Al Maghribia du 10 août, les choses ne seraient pas aussi simples que cela. En effet, le seul match que Munir El Haddadi a joué avec les poulains de Del Bosque, ex-entraîneur de la Roja, constitue un obstacle quasi insurmontable, du fait même des règlements de la FIFA. Cette dernière interdit en effet à tout joueur portant la double nationalité de changer d'équipe nationale après avoir effectivement joué sous les couleurs d'une autre.
Ainsi, et conformément à l'alinéa 2 de l'article 15 du règlement de la FIFA, un joueur possédant deux nationalités doit choisir l’un des deux pays dont il est le ressortissant, avant de préciser que «tout joueur qui a déjà pris part à un match international (totalement ou partiellement) d’une compétition officielle de quelque catégorie que ce soit ne peut plus être aligné en match international par une autre équipe, sauf en cas d’exceptions.» C'est justement pour jouer sur cette exception que la FRMF a saisi la FIFA pour lui accorder une dérogation dans le cas de Munir El Haddadi, qui n'a pas encore atteint les 23 ans, âge au-delà duquel, il ne peut absolument plus jouer pour le Maroc.
Malgré ces obstacles juridiques qui nécessitent une nouvelle jurisprudence de la FIFA, la FRMF maintient son intérêt pour la jeune pépite barcelonaise. Un challenge où elle a tout à gagner et rien à perdre.