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Vidéo. Lions de l'Atlas: des beignets à la gloire... le fabuleux destin de Khalid Boutaïb

Khalid Boutaïb, alias Khalid "Zinzin", a un destin fabuleux. Celui qui a toujours joué au football pour le plaisir a eu son moment de gloire. Samedi soir face au Gabon, "celui qui ne marque jamais" a rendu fous de joie 35 millions de Marocains en marquant un triplé historique. Portrait.

Pour son troisième match consécutif en tant que titulaire, Khalid Boutaiïb a marqué un triplé qui laisse les Lions de l'Atlas à un point du Mondial. On dira alors que c'est un attaquant de pointe, qu'il a fait son travail de buteur et qu'il a fini des actions bien construites ou des récupérations hautes... mais en réalité, son destin est une vraie leçon de vie.

La saison dernière, Khalid Boutaïb a marqué 20 buts en Ligue 2 pour participer grandement au retour du RC Strasbourg au sein de l’élite. Il a figuré dans l’équipe type de la saison avant de filer en Turquie rejoindre le promu MalatyaSpor. Mais avant ces deux saisons de gloire, le «Zinzin» a vécu des galères qui ont forgé sa personnalité. Dans un entretien accordé aux confrères de «Rfi», le joueur de 30 ans a fait quelques révélations sur son passé compliqué, où la malchance était reine.

Celui qui a été porté sur les épaules au complexe Mohammed V, n’est jamais passé par un centre de formation, et vaut 1.5 millions d’euros sur le marché. En face, il y avait un certain Pierre Emerick Aubameyang, le meilleur attaquant africain du moment, et dont le prix est estimé à 90 millions d’euros. C’est dire qu’une fois sur le terrain, tous ces détails se volatilisent, pour laisser place au réalisme et au plaisir de jouer au ballon.

«Jamais je n’aurais imaginé arriver à ce niveau-là. Je le dis à chaque fois: "maintenant je savoure"», a déclaré Boutaïb au Rfi. On a envie de lui répondre, «Tu m’étonnes!» quand on connaît l’histoire de celui qui vendait des beignets et assurait la mise en rayon d’un centre commercial.

Aujourd’hui, sa joie de vivre fait sa réputation. Khalid «Zinzin», comme le surnomment ses coéquipiers, a utilisé ce surnom même sur les réseaux sociaux. Zinzin car Khalid ne prend jamais la vie au sérieux à en croire ses collègues Lions de l’Atlas, toujours le sourire aux lèvres il a la force de tout prendre à la légère et ne jamais abandonner. Sur les réseaux sociaux, il accepte volontiers les taquineries de ses coéquipiers sur sa qualité technique et sa finesse.

Car il faut dire que Boutaïb n’est pas le genre d’attaquant qui plaît aux Marocains. Il laisse de côté les «grigris» balle aux pieds, pour marquer du gauche, du droit et de la tête. Son placement n’a rien à envier aux grands, pourtant il n’a eu qu’une formation rapide en national, ou il a rencontré le coach d'Istres, le pensionnaire de la D2 en 2012. Le technicien a jugé que Boutaïb n’allait jamais percer, mais c’est peu pour décourager le guerrier qui est en lui. En positivant comme à son habitude, il confie qu’il a failli jeter l’éponge. «C’est encore une catastrophe. Je me dis que je n’y arriverai jamais. Quand on m’appelle pour aller au Gazelec d’Ajaccio, je me dis: “savoure parce que ça ne va peut-être pas durer longtemps”». 

Au Gazelec Ajaccio, il découvre la Ligue 1, il se fait un nom en Corse et devient le préféré de son coach Thierry Laurey. La suite, ce n’est que du bonheur, à en croire le buteur de Malatya.

« Si je n’avais pas réussi, j’aurais certainement continué avec mes amis en CFA ou en National. Mon parcours peut donner de la force à certaines personnes qui se retrouvent dans la même situation que moi. Je le dis à chaque fois: "maintenant je savoure"», déclare-t-il à Rfi, une semaine avant son exploit à Casablanca. Il n’imaginait certainement pas qu’il allait être le héros d’une soirée bourrée d’émotions, et rapprocher sa nation d’une Coupe du Monde qui lui manque depuis 20 ans, lui qui n’a connu sa première sélection qu'à 29 ans, et pour être francs… nous non plus.

En sélection, ses déplacements étaient bons, il se bagarrait bien mais manquait de réalisme. Rapidement, il est devenu la risée des réseaux sociaux. Le numéro 13 (le chiffre 1 et 3 qui forment un B sur le maillot) qui tourne autour du pot s’est transformé en Lewandowski en l’espace d’une nuit, en marquant de la tête, du pied droit et en envoyant en lucarne une volée du pied gauche. Boutaïb nous permet de continuer de rêver, qui l’eût cru? Hervé Renard bien sûr.

Par Nassim Elkerf
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