Toujours plus vite, plus lourd, plus fort. Cette doxa des sportifs modernes est en cours de démontage de la part du docteur Jean Chazal, indique Le Figaro Sport dans un article mis en ligne ce 3 octobre. Selon l’expert, le poids moyen des rugbymen a augmenté de 10 kg, ce qui est une garantie de plus de puissance musculaire et de percussion. Cependant, le cœur, le cerveau, les tendons, les ligaments, les os, eux, n’augmentent pas. Ce qui expose les joueurs de rugby aux dangers de blessures aux conséquences irréversibles.
L’expert français rappelle que dans les écoles du rugby, les gamins sont plus lourds et dotés d’un grand sens de l’engagement physique, ce qui lui a fait dire que «le rugby est devenu trop violent, et ça ne peut qu’aboutir à un drame». Concernant le protocole commotion effectué en cours de match, Jean Chazal défend l’idée qu’un joueur qui a fait un coma, même de quelques secondes, doit quitter impérativement le terrain. Il rappelle néanmoins que souvent les enjeux financiers priment sur la santé des joueurs et faussent les déclarations du nombre des commotions. Il préconise que les médecins des clubs soient plus indépendants pour prendre la bonne décision dans l’intérêt des joueurs.
Pour appuyer son argumentaire, il en donne pour exemple le cas de Romain Taofifénua (Toulon): suite à un choc, il avait les yeux fermés et les bras en croix, signe de son entrée dans un état comateux. Pourtant, il est revenu sur le terrain pour poursuivre son match. « Le joueur ne doit pas revenir sur le terrain! Jamais! C’est le stade 3 (maximum) de la commotion. Mais je ne sais pas qui est responsable. Le médecin, le coach, le joueur? C’est l’ensemble», s’interroge-t-il.
Enfin, Jean Chazal a exprimé son optimisme en raison de la prise de conscience des familles des enfants et des joueurs professionnels sur l’urgence à lancer une réflexion pour éviter ces accidents qui nuisent gravement à la santé des joueurs de rugby.