City contre Arsenal, acte II
Honneur au vainqueur, les Citizens lancent la saison vendredi (21h00) chez le promu Burnley avec l'ambition de remporter une quatrième couronne d'affilée, une performance inédite au royaume du football.
Le club détenu par Abu Dhabi United Group, champion d'Europe en juin pour la première fois, s'est transformé en monstre redoutable à coup de millions et grâce à une politique sportive patiente et intelligente.
Pep Guardiola a certes perdu son capitaine totem Ilkay Gündogan (FC Barcelone), mais il a misé sur Mateo Kovacic (ex-Chelsea) pour le remplacer, recruté Josko Gvardiol (Leipzig) pour densifier sa défense et il lui reste une solide armée autour de Kyle Walker, John Stones, Kevin De Bruyne, Bernardo Silva et Erling Haaland, l'homme aux 36 buts pour ses débuts en Angleterre.
Revenu au premier plan la saison dernière, avec ses 84 points pris, 88 buts marqués (meilleur bilan en 30 ans) et la deuxième place, inédite depuis 2016, Arsenal paraît toutefois armé pour jouer le titre cette année.
Les propriétaires américains, d'habitude plus économes, ont sorti les gros billets pour attirer l'attaquant Kai Havertz et surtout le milieu Declan Rice, transfert record du club à la clé. Le défenseur français William Saliba, dont l'absence sur blessure en fin de saison a coûté cher, est revenu et Arsenal a envoyé un premier signal positif, début août, en battant Manchester City aux tirs au but lors du Community Shield.
United, Newcastle et Liverpool en embuscade
Manchester United, troisième du dernier exercice, a retrouvé stabilité et ambition sous la coupe d'Erik ten Hag. Ils ont remporté la Coupe de la Ligue, premier trophée depuis six ans, atteint la finale de la Coupe d'Angleterre et retrouvent la Ligue des champions cette saison.
Ses stars sont restées au bercail et la famille Glazer, malgré le processus de vente du club en cours, a investi sur le gardien Andre Onana, le milieu Mason Mount et l'attaquant Rasmus Højlund (incertain pour le premier match).
Les emplettes ont été moins abouties à Liverpool, ce qui énerve les supporters après une saison ratée (élimination précoce en coupes nationales et en C1, cinquième du championnat) et un été de grands départs (Henderson, Fabinho, Milner, Keita, Oxlade Chamberlain, Firmino). Seules deux recrues sont arrivées sur les bords de la Mersey: Dominik Szoboszlai et Alexis Mac Allister.
Avec ce milieu remodelé, les Reds se sont montrés affûtés offensivement mais aussi friables défensivement durant la préparation. "Je peux comprendre que des gens puissent avoir des doutes", a reconnu le nouveau capitaine Virgil van Dijk.
Newcastle et ses propriétaires saoudiens, quatrièmes l'an dernier, espèrent aussi se mêler à la bagarre pour le podium. Pour tenir la cadence, avec la C1 en plus à disputer, les Magpies ont misé sur le talentueux milieu Sandro Tonali, chipé à l'AC Milan.
Chelsea et Tottenham, sursaut attendu
L'argent ne fait pas le bonheur, ni une politique sportive. Les propriétaires américains de Chelsea l'ont mesuré en une saison, leur première à Londres, achevée sur une piteuse douzième place, pire classement du club depuis 1994, malgré les 600 millions d'euros déboursés en transferts.
Après avoir épuisé trois entraîneurs en un temps record (Tuchel, Potter et Lampard), les Blues s'en remettent à Mauricio Pochettino, admiré pour sa réussite à Tottenham (2014-2019) mais souvent décrié au Paris SG (2021-2022). L'Argentin va devoir gérer un groupe chamboulé par de multiples départs, dont ceux d'Edouard Mendy, Kalidou Koulibaly et N'Golo Kanté partis en Arabie Saoudite. Et il ne pourra pas compter pendant plusieurs mois sur Christopher Nkunku, sa recrue phare blessée à un genou en préparation.
La faillite de la saison passée a cependant un mérite: sans Coupe d'Europe à jouer, Chelsea peut concentrer ses efforts sur le championnat.
Idem pour Tottenham, sevré de compétitions européennes (une première depuis 2009) et dont les contours de l'effectif restent flous. Hugo Lloris, capitaine et gardien historique, est en instance de départ tandis que Harry Kane, buteur vedette des Spurs, est courtisé assidument par le Bayern Munich.