Coupe d'Angleterre: Arsenal-Chelsea, duel de coachs novices pour un premier trophée

Les Blues, arrivés 4e de Premier League, derrière l'intouchable Liverpool et les deux Manchester, sont d'ores et déjà assurés de disputer la Ligue des Champions la saison prochaine.

Mais Lampard, capitaine emblématique du Chelsea des années 2000 avec qui il a soulevé quatre fois déjà ce trophée, rêve de devenir le 3e homme à remporter ce titre comme joueur puis entraîneur de Chelsea après les Italiens Gianluca Vialli et Roberto di Matteo.

Un succès serait surtout une formidable façon de clore son retour très réussi dans son club de cœur, après une seule année sur le banc, à Derby, alors que tout le monde s'attendait à une saison de transition pour Chelsea.

Si ses résultats en Championship –il avait mené Derby en finale de playoff pour l'accession– étaient prometteurs, les Blues espéraient que la trace laissée pendant 13 années au club lui vaudrait la bienveillance des supporters.

Confronté au départ de Eden Hazard au Real et à une interdiction de recrutement l'été dernier, Lampard a misé sur l'esprit club en donnant leur chance à plusieurs jeunes issus du centre de formation de Chelsea.

Les choix forts de Lampard 
"Il y avait beaucoup d'inconnues quand je suis arrivé (... mais) nous avons un véritable état d'esprit dans le groupe et c'est vraiment un travail collectif maintenant", a récemment commenté le coach.

Un constat qui démontre que ses qualités de leader sur le terrain et dans le vestiaire n'ont pas disparu.

La façon dont il a réussi à faire du Brésilien Willian un joueur très régulier, la chance qu'il a su redonner à Olivier Giroud dans le sprint final après des mois à ronger son frein, ou son choix fort de laisser Kepa –le gardien le plus cher de l'histoire– sur le banc parce qu'il n'était pas assez performant, sont aussi autant de preuves qu'il a pris la mesure de son nouveau rôle.

Les 12 défaites enregistrées en championnat et la fragilité défensive persistante des Blues restent des éléments à charge contre lui, mais une victoire à Wembley effacerait vite ces réserves.

Le club du sud de Londres est un habitué des finales avec 13 disputées et huit remportées, mais il a perdu les deux qui l'ont opposé à son voisin du nord en 2002 et en 2017.

Il faut dire que les Gunners sont des experts en la matière, puisqu'ils joueront samedi leur 21e finale dont 13 victorieuses. Entre 2002 et 2017, année de leur dernier triomphe en Coupe d'Angleterre, ils en ont raflé six.

Un place en C3 vitale pour Arsenal 
Arsenal rêve, lui aussi, de faire oublier un début de saison raté sous la houlette de Unai Emery avec une place en Ligue Europa qui resterait en-deçà de l'objectif habituel, mais qui est vitale pour le club.

Alors que l'avenir de Pierre-Emerick Aubameyang, dont le contrat s'achève en 2021, est en suspens, ne même pas avoir de compétition européenne à lui proposer la saison prochaine ruinerait très certainement les chances de le voir prolonger.

Il serait aussi difficile de satisfaire les demandes de renforcement de l'effectif de Mikel Arteta, propulsé en décembre coach principal après avoir fait ses classes comme adjoint de Pep Guardiola à Manchester City, qu'il a terrassé en demi-finale (2-0).

Sous les ordres du Basque, Arsenal a retrouvé une identité de jeu et un peu de consistance défensive, même si les boulettes, notamment de David Luiz, l'ont empêché de se qualifier par la voie du championnat (8e).

Un peu à l'image de Lampard, Arteta a su donner leur chance à des jeunes comme le très polyvalent Bukayo Saka (18 ans) ou Eddie Nketiah (21 ans), tout en n'hésitant pas à se passer du plus gros salaire du club, Mesut Özil.

Mais pour parachever son œuvre de transfiguration des Gunners, le chemin passera nécessairement par l'Europe.