Ahizoune renvoyé à l'école par le ministère de l'Éducation nationale

Abdeslam Ahizoune, président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme

Abdeslam Ahizoune, président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme. DR

Abdeslam Ahizoune, président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme, veut organiser les championnats arabes de la discipline qu’il préside à Rabat, en 2023. Seulement, la démarche du dirigeant de l’instance ne respecte aucune règle et s’appuie essentiellement sur le soutien du gouvernement. Explications.

Le 20/04/2022 à 11h36

Le président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA), Abdeslam Ahizoune, a informé le gouvernement et plus précisément le ministère de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, que le Maroc est le pays hôte de la 23e édition des championnats arabes d’athlétisme 2023, a appris le360 de ses sources. 

Sans préliminaires (dépôt de candidature, concertation avec les pouvoirs publics, préparation de dossier), le patron de la fédération a placé le département de Chakib Benmoussa devant le fait accompli. 

En gros, Ahizoune vient avec ses grands sabots, sans fournir le moindre détail concret, pour réclamer le soutien et l’adhésion du ministère, comme s’il était sa chose, sa propriété ou un appendice de Maroc Telecom.  

Face à cette insolence méprisante, le ministère a littéralement renvoyé le président de la FRMA sur les bancs de l’école, en lui apprenant les bonnes manières et les règles élémentaires à respecter pour l’organisation d’une manifestation sportive quelconque. 

Dans sa réponse à Abdeslam Ahizoune, le ministère a précisé que pour organiser un évènement sportif, la FRMA doit respecter certaines conditions et suivre des démarches dont l’envoi d’un cahier des charges et d’un budget des dépenses, ainsi que la copie de l'accord de l’Union arabe. Le comble de l’humiliation, le ministère ne faisant visiblement pas confiance aux dires d'Ahizoune, lui demande de fournir la preuve de l’accord de l’Union arabe.

Comment le patron d’une des fédérations les plus puissantes du pays peut-il ignorer un tel processus?

Avant de solliciter l’aide du ministère de tutelle, Abdesalm Ahizoune devait procéder à une analyse détaillée afin d’élaborer des budgets de dépenses exhaustifs et réalistes, qui rendent compte d’une bonne compréhension de la répartition des responsabilités entre la Fédération royale marocaine d’athlétisme, l’Union arabe et le ministère de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports. Ce dernier doit garantir seulement la mise à disposition gratuite de tous les sites de compétition et d’entrainement. 

Ensuite, une étude doit être menée pour estimer le bénéfice pour la FRMA et l’Union arabe, mais également évaluer l’impact pour l’économie marocaine (tourisme, nombre d’emplois créés…)

Le département de Chakib Benmoussa n’est d’ailleurs pas le seul partenaire dans ce genre de compétition. Une concertation entre la Fédération et le ministère de l’Intérieur est nécessaire pour mettre en place une stratégie de sécurité entièrement dédiée à la compétition. 

Ensuite, vient le tour du ministère de la Santé qui doit préparer une stratégie sanitaire et mobiliser les ressources nécessaires, surtout en ces temps de pandémie de Covid-19. 

Mais avant tout cela, Ahizoune doit communiquer les dates de la compétition. Un autre détail importantissime qu’il a oublié de dévoiler.

Par Adil Azeroual
Le 20/04/2022 à 11h36