Le journal Le Monde, daté de ce samedi, révèle les aveux passés par Lamine Diack, l’ancien président de la fédération internationale (IAAF), mis en examen pour «corruption passive» et «blanchiment aggravé», face aux enquêteurs. Le Sénégalais de 82 ans explique en détail la procédure qui lui a permis de recevoir de fortes sommes d’argent de la part de la fédération russe.
Se pose donc le problème d’athlètes russes aux passeports biologiques anormaux et donc sous la menace de suspension pour dopage. Avec Habib Cissé, son conseiller juridique, et Gabriel Dollé, le responsable du département médical et antidopage de l’IAAF, tous deux également mis en examen pour «corruption passive », Lamine Diack couvre les pratiques dopantes et retarde les suspensions, en échange d’argent.
«Nous nous sommes entendus, la Russie a financé, déclare-t-il au juge Van Ruymbeke, chargé de l’instruction. C’est (Valentin) Balakhnichev (président de la fédération russe) qui a organisé tout ça. Papa Massata Diack (l’un des fils de Lamine Diack) s’est occupé du financement avec Balakhnichev. (…) Quand j’ai sollicité une aide de la part de Balakhnichev, je lui ai dit que pour gagner les élections, il me faudrait environ 1,5 million d’euros (15 MDH).
Concernant la suspension des athlètes russes, Lamine Diack a reconnu «qu’il fallait reporter la suspension après les championnats du monde de 2013 à Moscou. S’il n’y avait pas eu de droits de télévision, de droits marketing, et si des athlètes avaient été suspendus, c’était la catastrophe.» Diack a alors expliqué que Habib Cissé avait été «chargé de remettre personnellement les courriers de notification des passeports biologiques anormaux à Balakhnichev», opération qui ralentissait la procédure de suspension. Ce que Habib Cissé a nié.