Paris 2024: Leïla Slimani a coécrit la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques

La romancière marocaine Leïla Slimani

La romancière marocaine Leïla Slimani. DR

La romancière Leïla Slimani, l'historien Patrick Boucheron ou encore la scénariste Fanny Herrero (Dix pour cent) ont participé à l'écriture de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, spectacle qui sera le «contraire d'une histoire héroïsée», déjouant avec «humour» les «clichés».

Le 16/07/2024 à 14h06

Dans une interview au Monde mardi, la romancière marocaine, Prix Goncourt 2016, et l'historien du Collège de France racontent comment ils ont imaginé, au sein de l'équipe du directeur artistique Thomas Jolly, ce show auquel a aussi participé le dramaturge et comédien Damien Gabriac.

«J'avais l'idée d'un immense spectacle mais il me manquait un récit pour m'adresser au monde entier», explique Thomas Jolly, qui dit avoir disposé, avec ces quatre auteurs, de «l'équipe idéale».

La cérémonie, le 26 juillet, casse les codes, se tenant non pas dans un stade mais sur la Seine et autour des monuments emblématiques de la capitale.

Sur les berges et les ponts, quelque 3.000 danseurs et comédiens proposeront 12 tableaux artistiques, tandis que les délégations nationales défileront sur des bateaux. Et, petite surprise, la cérémonie se déroulera aussi «dans le ciel», indique Thomas Jolly.

Patrick Boucheron dit s'être inspiré de «la cérémonie imaginée par Jean-Paul Goude pour le bicentenaire de la Révolution française, en 1989», qui a marqué l'histoire du spectacle vivant.

«Le défilé déjouait les stéréotypes nationaux et ne craignait pas de prôner le +métissage planétaire+ avec un optimisme que nous avons aujourd'hui perdu», estime-t-il.

Selon lui, Paris 2024 sera l'inverse de la cérémonie des Jeux de Pékin en 2008, qui était «une ode à la grandeur et une manifestation de force».

L'ouverture des JO doit «parler du monde à la France et parler de la France au monde», ce sera le «contraire d'une histoire virile, héroïsée», avec pour valeur centrale la France, «promesse de liberté».


Leïla Slimani évoque un «récit très généreux», avec «de la joie, de l'émulation, du mouvement, de l'excitation et de la pétillance, et pas seulement ces fameuses valeurs philosophiques traditionnelles que la France exhibe volontiers avec parfois trop d'assurance...»


«Nous nous jouons de l'image que les Français peuvent avoir dans le monde (...). Il y a beaucoup d'humour (...) dans notre spectacle», assure la romancière.


Thomas Jolly dit avoir voulu «jouer avec les clichés (...) sans s'en moquer».


Fanny Herrero, dont la série «Dix pour cent» a connu le succès à l'international («Call my agent» en anglais) indique avoir «veillé aux enchaînements, aux registres, aux variations d'émotions».

Par Le360 (avec AFP)
Le 16/07/2024 à 14h06