Wydad: deux ou trois idées pour dépasser la crise

DR

Avant d’être sportifs (crise de résultats), les problèmes du WAC et de tout le football marocain s’appellent: la gouvernance. Décortiquons-les.

Le 11/12/2023 à 09h38

Said Naciri, depuis sa prise de fonction en 2014, a obtenu des résultats extraordinaires. Le mot n’est pas trop fort. Il a fait mieux que le président Mekouar, par exemple, que les Wydadis considèrent (à raison) comme un président exceptionnel.

Avec Naciri, le Wydad a trusté les titres, au Maroc et en Afrique. Au point de devenir le deuxième club continental derrière l’indéboulonnable Al-Ahly. Au niveau de la hiérarchie africaine, les Rouges sont donc passés devant des poids-lourds comme l’Espérance de Tunis ou Mazembe, et sans avoir forcément plus de moyens humains et matériels.

C’est un exploit. Et cela vaudra à Naciri de figurer, à coup sûr, dans l’anthologie du grand club casablancais.

Alors, c’est quoi le problème au juste? Il n’y en a pas un mais trois, très exactement.

Le premier, c’est la lassitude physique et mentale d’un effectif qui enchaine les compétitions et joue sur tous les tableaux. Ce problème est «normal», logique. La solution passe par un travail mental, une remobilisation des hommes. Point barre.

Le deuxième problème s’appelle le mercato estival. Celui du Wydad a été mauvais, disons-le une fois pour toutes. Les arrivants sont moins bons que les partants et le club s’est sportivement appauvri, au lieu de s’enrichir. La solution est simple: recruter en mettant la main à la poche. Le Wydad ne peut pas prendre uniquement des joueurs libres, sans rien débourser.

Marquons ici une pause. Le président Naciri a expliqué que l’essentiel du budget, y compris les nombreuses rentrées d’argent, va aux dépenses liées aux déplacements du club, notamment en Afrique. Ces frais sont colossaux.

Que faut-il faire alors? Chercher des sponsors, des partenaires financiers, aller trouver de l’argent là où il se trouve. C’est le rôle du président et du comité directeur. Un club de la dimension du WAC, numéro 2 africain, a le devoir d’investir l’argent des transferts et des primes qui rentre dans les caisses. Investir, cela veut dire acheter des joueurs et construire des infrastructures pour le club. L’argent du foot reste dans le foot, comme on dit. C’est la condition sine qua non pour que le club continue de se développer.

Le troisième problème s’appelle… Said Naciri lui-même. La récente crise du Wydad a coïncidé avec une période où Naciri s’était quelque peu éloigné du quotidien du club, pour des raisons personnelles. La sortie de crise sportive (deux victoires de rang dont la dernière, samedi, en C1 face à Simba) coïncide à son tour avec le retour du président.

Que signifient ces «coïncidences»? Qu’au Wydad, Said Naciri est une sorte d’homme orchestre qui s’occupe d’à peu près tout. Et il le fait très bien, rien à dire. Mais quand il n’est pas là, c’est tout le club qui commence à tanguer.

C’est une situation qui n’est pas saine. La solution? Le président doit bien s’entourer pour pouvoir déléguer. Il préside le club mais il n’est pas le club à lui seul. Et si le WAC n’a pas une véritable classe dirigeante, il est temps de la créer pour ne plus dépendre de la présence/absence d’une personne.

Remarquez que ce dernier problème n’est pas le propre du grand club casablancais. Une majorité de clubs marocains vit la même situation ubuesque où le président fait tout, comme un arbre qui cache… le désert ou presque. Ce problème s’appelle l’absence ou la faiblesse des structures.

Mais le Wydad est la locomotive du football marocain. Si Naciri modernise les structures du club et son mode de fonctionnement au quotidien, d’autres le suivront. A bon entendeur.

Par Footix marocain
Le 11/12/2023 à 09h38