Lions de l’Atlas: le déficit physique peut-il tout expliquer?

Youssef En-Nesyri contre l'Afrique du Sud.

Youssef En-Nesyri contre l'Afrique du Sud. . Le360 / Khadija Sabbar

Non, les Lions de l’Atlas ne sont pas devenus nuls d’un coup, après avoir tant brillé au Mondial. Ils ont joué avec les mêmes vertus (et les mêmes joueurs) qu’au Qatar. Et pourtant, cela n’a pas marché. Pourquoi?

Le 05/02/2024 à 09h42

Il y a d’abord des raisons liées au match fatal, face à l’Afrique du Sud (0-2). Résumons-les: mauvaise composition de départ (Ezzalzouli et Adli trop tendres, Mazraoui, Saïss et Amellah trop courts), mauvais coaching (aligner En-Nesyri et El Kaabi ensemble, une totale aberration qui ressemble à un réflexe de panique et à un aveu d’impuissance). Et surtout une mauvaise gestion des moments-clés du match (laisser Hakimi tirer le penalty de la dernière chance, alors que Harit ou même El Kaabi sont de meilleurs tireurs).

Sur ce match décisif, la lecture de Regragui a été complètement ratée. Il a eu tout faux. Les faiblesses et les signes inquiétants que l’on a pu relever face à la RDC, en phase de groupes, se sont donc confirmées.

A la décharge des Marocains, on notera quand même que la RDC et l’Afrique du Sud sont deux sélections de qualité: elles seront présentes dans le dernier carré de cette CAN, et ce n’est pas un hasard. Qui sait, peut-être que l’une de ces deux équipes ira jusqu'au bout…

Globalement, et sur les quatre matchs disputés, les Lions de l’Atlas ont montré un niveau physique très insuffisant. C’est quelque chose que Regragui doit nous expliquer. Le climat et les horaires sont des prétextes, il faut trouver autre chose. On peut s’interroger, comme on l’a fait ici même avant le début de la compétition, sur le choix de se rendre très tôt en Côte d’Ivoire. La défaillance physique des Marocains vient peut-être de ce choix. 

Ce qui est certain, c’est que la stratégie «physique» des Marocains, avec une soi-disant montée en puissance au fil des matchs, a été désastreuse. On a vu le contraire. Sur le terrain, et de match en match, on a assisté à une dégringolade physique. Et si le Maroc avait passé les huitièmes, il aurait joué les quarts sur les rotules. Faute de coffre, les Lions n’avaient rien sous le capot.

Cet énorme déficit physique, il faudra donc nous l’expliquer. C’est une question sur laquelle le staff technique est attendu.

Regragui s’est (trop) reposé sur les acquis et les certitudes du Mondial. Le même plan de jeu. Mais le plan a été faussé par deux détails. Le premier, c’est que le Maroc, et contrairement au Mondial où il subissait le jeu et jouait sans pression, avait cette fois un statut à assumer sur le terrain: il devait prendre le jeu à son compte et mettre le pied sur le ballon. Avec, au milieu, la paire Amrabat–Amellah, c’était quasi-mission impossible.

Le deuxième grain de sable, c’est ce déficit physique, encore et toujours. En Côte d’Ivoire, on n’a pas vu les courses d’Ounahi, son jeu entre les lignes. On n’a pas vu les deuxièmes ballons d’Amellah. On n’a pas vu les vrais-faux appels d’En-Nesyri. On n’a pas vu les retours des joueurs de couloir pour densifier le milieu et créer une première barrière impossible à franchir. On n’a pas vu ce pressing haut, ce coulissage qui bouchait les espaces, cette animation offensive «dansante» que seules les courses croisées des milieux rendaient possible.

Ce qu’on a vu, ce sont des joueurs qui n’arrivaient jamais à attaquer et à défendre ensemble. Sans jus, sans idée, sans fond de jeu et sans aucun plan B. Le déficit physique peut-il tout expliquer?

Par Footix marocain
Le 05/02/2024 à 09h42