Filinfo

Foot

FIFA: Infantino blanchi par la justice interne mais toujours visé par une procédure pénale

© Copyright : DR
Demi-soulagement pour Gianni Infantino: la justice interne de la Fifa a certes décidé mercredi de "classer l'affaire" le visant, mais le patron du football mondial est toujours sous le coup d'une procédure pénale en Suisse.
A
A

"Après avoir examiné la documentation et les preuves pertinentes", la présidente de la chambre d'instruction de la Commission d'éthique, la Colombienne Maria Claudia Rojas, a décidé de "classer l'affaire en raison de l'absence évidente de preuves concernant toute violation présumée du code d’éthique", a annoncé la Fifa dans un communiqué.

Depuis le 30 juillet, Infantino est sous le coup d'une procédure pénale, le procureur fédéral extraordinaire Stefan Keller estimant qu'il y a des "éléments constitutifs d'un comportement répréhensible en rapport avec la rencontre entre le procureur général Michael Lauber" et le président de la Fifa, rencontres non documentées et faisant surgir des soupçons de collusion.

Les infractions évoquées par la justice suisse à l'encontre de M. Infantino sont "l'incitation à l'abus d'autorité", à la "violation du secret de fonction" et à "l'entrave à l'action pénale".

La commission d'éthique avait ouvert une enquête sur la base "de la parution de diverses informations dans plusieurs médias dès mai 2020" et à la suite d'une plainte déposée auprès d'elle.

À lire aussi: Fifa: le cas Infantino met la commission d'éthique sous pression

Vol en jet privé 

L'investigation a porté à la fois sur les rencontres entre MM. Lauber et Infantino et sur un vol effectué par le patron de la Fifa en jet privé, du Suriname à Genève, aux frais de la Fifa, sous prétexte d'un rendez-vous urgent.

Au final, selon Mme Rojas, sur la base des "informations disponibles, aucun aspect des comportements analysés ne constitue une violation de la réglementation de la Fifa (...) et ne justifierait aucunement l'adoption de quelque mesure que ce soit, y compris une suspension provisoire".

En septembre 2015, la Commission d'éthique avait été très prompte à ouvrir une enquête visant Sepp Blatter, alors président, et Michel Platini, pour un paiement suspect du premier au second, quelques jours seulement après l'ouverture d'une procédure pénale visant le Valaisan. Les deux hommes avaient ensuite été suspendus provisoirement 90 jours, avant une suspension définitive de plusieurs années.

Depuis l'annonce de l'ouverture de la procédure pénale le 30 juillet, M. Infantino n'a pas été convoqué par le procureur. "On espère qu'il (le) soit le plus vite possible", a indiqué mercredi à l'AFP Jean-Pierre Méan, l'un des avocats mandatés par la Fifa. M. Infantino pourra dès lors avoir accès au dossier et connaître le contenu de la plainte anonyme à l'origine de l'ouverture de la procédure.

"Je suis tout à fait confiant qu'il y aura un non-lieu", a ajouté M. Méan, spécialiste de la lutte anticorruption, mandaté depuis mai par la Fifa et pour qui "il n'y a rien de mal à rencontrer un procureur, même de façon informelle, c'est tout à fait habituel et absolument pas criminel".

Interrogé mercredi par l'AFP, le professeur suisse de droit pénal Mark Pieth, qui avait mené en 2011 les réformes de la justice interne de la Fifa, a indiqué que "l'on pouvait s'attendre à ce que Mme Rojas classe l'affaire. Mais c'est plutôt bien qu'elle ait ouvert une enquête préliminaire, c'est une première étape".

"Maintenant il sera intéressant de voir ce que la justice suisse va faire. Si elle décide de poursuivre la procédure visant M. Infantino, Mme Rojas risque de perdre sa réputation", a ajouté le professeur à l'Université de Bâle.

Par Le360 (avec AFP)
A
A

Tags /


à lire aussi /


Commenter cet article
Oups ! il semble que votre name soit incorrect
Oups ! il semble que votre e-mail soit incorrect
Oups ! il semble que votre commentaire est vide

Oups ! Erreur de valider votre commentaire

Votre commentaire est en attente de modération


Chargement...

Chargement...

Info

Retrouvez-nous