L’histoire nous a appris que quand la politique s’immisce dans les affaires du sport, elle tue le sport. La diplomatie «rancunière» a notamment sabordé les Jeux olympiques de Montréal, de Moscou et de Los Angles. Ils étaient respectivement boycottés par les Africains en 1976, les Occidentaux en 1980 et les pays de l’Est en 1984.
Si la politique s’en prend à la plus grande manifestation sportive dans le monde (JO), il est difficile de faire le décompte des autres compétitions qui ont été contaminées par la politique.
C’est pour cela qu’il faut saluer le courage et la détermination du président de la FIFA, Gianni Infantino, quand il a sévèrement mis en garde le président des Etats-Unis.
Le patron du football mondial a implicitement fait savoir au président Trump que le dossier de candidature américaine pour la Coupe du monde 2026 risque d’être écarté, s’il persiste à fermer les frontières à des citoyens de certains pays, surtout qu’ils sont ciblés sur le critère religieux. Infantino réagissait ainsi à la confirmation, par une instance juridique américaine, de la décision de Trump d’interdire l’entrée aux USA aux ressortissants de l’Iran, la Somalie, la Syrie, le Yémen, et la Libye.
Les pays arabes du Golfe ont fait mieux que ce personnage fantasque et imprévisible. Leurs dirigeants ont tout simplement décrété un embargo contre le Qatar, qui s’apprête à accueillir la Coupe du Monde de football de 2022. Du coup, on ne bloque pas seulement les supporters, mais aussi les citoyens de ce pays «frère» en les privant de déplacement et en asphyxiant leur économie. Pis encore, le premier pays arabe désigné pour abriter un Mondial est menacé de le perdre à cause d’un conflit politique. Pauvres arabes!
Mais la palme de la bêtise sur ce registre revient à l’Algérie. Elle vient d’excommunier l’athlète Amina Bettiche, accusée d’avoir commis un délit qui «défie les lois de son pays»: elle a couru à Laayoune!!!
C’est dire que le fou de la Maison blanche a beaucoup de disciples dans le monde arabe. Celui-là même qui situe Paris en Allemagne, qui prend la Belgique pour une ville et qui confond «Nambie» avec Namibie ou Zambie.