Décidément la saison 2022-2023 est synonyme de distribution des dividendes pour la formation à la marocaine. Objet de lourds investissements, avec la construction de l’Académie Mohammed VI, et le recrutement de cadres compétents et connus à l’international, ces premiers bénéfices sont plus qu’encourageants.
Après Yassine Bounou et En-Nsyri couronnés avec Séville la semaine dernière, un autre joueur formé au Maroc est sacré Champion de la Ligue Europa Conférence, avec l’équipe anglaise de West Ham. Il s’agit du défenseur central titulaire de l’équipe nationale, Nayef Aguerd. C’est un ancien du KAC, du FUS, et de l’Académie Mohammed VI.
Au cours de son parcours au Maroc, il a remporté le championnat et joué une finale de Coupe du Trône avec le FUS et surtout remporté avec l’équipe nationale des joueurs locaux la CHAN 2018 face au Nigéria, 4-0 en finale à Casablanca.
Avant de rejoindre West Ham, il a joué en France, à Dijon et à Rennes avec laquelle il a participé à sa première League des Champions.
Tous les observateurs du football marocain s’accordent à dire que l’absence d’Aguerd et de Romain Saiss, lors de la demi-finale de Coupe du Monde au Qatar face à l’équipe de France, a empêché les Lions de l’Atlas d’accomplir un rêve encore plus grand qu’atteindre les demi-finales de la Coupe du Monde. Il l’a démontré mercredi dernier, par son sens du placement, sa détente, sa technique et son autorité. C’est lui qui s’est retrouvé face aux supporters des «Hammers», lorsque certains voyous londoniens ont jeté des projectiles, gobelets, briquets, vapoteuse, sur la pelouse blessant au passage le capitaine de la Fiorentina, Biraghi. Il a fait preuve de courage et de personnalité pour réclamer du calme au public et l’arrêt d’actes condamnables, qui auraient pu se traduire par l’arrêt du match.
Un autre Lion de l’Atlas était sur la pelouse de Prague pour cette finale, il faisait partie de l’autre équipe finaliste la Fiorentina: Sofyan Amrabat. Fidèle à son esprit combatif et généreux, il était partout sur le terrain grattant tous les ballons avec un engagement total au service de l’équipe et de ses partenaires. Malheureusement pour lui ce n’était pas suffisant pour faire gagner son équipe. Ce n’est que partie remise. Cette finale et celle qui l’a précédé, avec Séville et l’AS Roma, ont permis au drapeau marocain de briller à nouveau.
West Ham, comme Séville, tous les deux champions d’Europe, ont longtemps flirté avec la descente en division inférieure dans leurs championnats respectifs. Les deux clubs ont fait preuve de résilience et de révolte pour se maintenir et terminer brillamment leurs saisons. C’est une bonne nouvelle et une belle expérience pour les joueurs de l’équipe nationale.
Il faudra qu’ils capitalisent sur ces expériences au sommet du football et les partager au sein du vestiaire des Lions. De grands défis attendent l’équipe nationale lors des prochains mois. Pour commencer la participation à la prochaine Coupe d’Afrique des Nations en Côte d’Ivoire en 2024, dont un match les attend dans quelques jours face à l’Afrique du Sud. Cet adversaire revient sur la scène continentale après quelques années de jachères.
Atteindre le sommet est un sacré exploit, y rester est un défi encore plus grand. Être numéro un en Afrique est un statut à confirmer en permanence, d’autant que le Maroc sera l’équipe à abattre.
Les joueurs marocains enregistrent des victoires dans différentes finales de compétition, c’est bien de s’inscrire dans un cercle vertueux.
D’autres joueurs formés au Maroc auront l’occasion de briller cette fin de semaine, ils portent l’espoir de tous les marocains, quelques soit leur club de cœur. Ce sont les joueurs du WAC, champion d’Afrique en titre, dont on attend qu’ils conservent leur titre ce dimanche à Casablanca. Leurs supporters sont derrière eux et on sent l’effervescence monter autour de l’équipe partie se préparer dans ce qui peut être considéré comme le meilleur Complexe Sportif d’Afrique. Il faut les protéger d’une pression qui peut s’avérer nuisible. Ils seront soutenus, par tous, même les supporters du club rival, le Raja, leur souhaitent une victoire, ils ne l’avoueront jamais, parce que sans chambrage le spectacle du football est fade.
Ce sont des ambassadeurs de la formation à la marocaine.