Depuis la CAN 1988, le Maroc n'a plus accueilli de grands événements sportifs internationaux. Entre-temps, les quatre candidatures pour l'organisation d'une Coupe du monde de football se sont soldées par autant d'échecs. Depuis, le Royaume a revu ses ambitions à la baisse en se contentant d’organiser le Mondial des clubs en 2013 et 2014 qui ont offert au pays un rayonnement international.
Ces deux éditions du Mondialito ont, semble-t-il, bombé le torse des dirigeants de la FRMF, qui, le 11 août dernier, ont officiellement déposé la candidature du Maroc pour l’organisation de la Coupe du Monde 2026.
Mais face à eux se dresse un concurrent de taille: un trio nord-américain, composé des États-Unis, du Mexique et du Canada. Trois pays qui peuvent se vanter d’avoir des infrastructures grandioses et d’énormément de moyens financiers.
Cependant, le Maroc s’est engagé à doper ses infrastructures (sportives, routières, hôtelières…) pour persuader les 207 fédérations membres de la FIFA à voter pour son dossier. C’est bien joli tout ça, mais à quel prix?
Des stades à 3 milliards de dollars
Le Maroc doit rénover 5 stades (Marrakech, Agadir, Fès, Tanger et Rabat), en construire 9, dont 4 non modulables (Casablanca 1, Casablanca 2, Oujda et Tétouan), et 5 modulables (Meknès, El Jadida, Nador, Ouerzazate et Marrakech 2). Il doit également proposer 130 sites d’entraînement. Cela va coûter la somme de 3 milliards de dollars.
Quid des infrastructures hors-sport?
Bien évidemment, l’infrastructure routière et ferroviaire, doit aussi être améliorée pour réponde aux besoins du Mondial. Pour Saadeddine Igamane, économiste expert en méthodes quantitatives et professeur habilité en sociologie à la faculté de Lettres et des Sciences Humaines de Fès, c’est un point positif pour le Maroc "qui sera obligé non pas seulement de mettre à niveau les infrastructures sportives, mais hors du sport également". Ces chantiers devraient coûter 9.6 milliards de dollars à l’Etat et 3.2 milliards de dollars au privé. Un total de 12.6 milliards de dollars alloués au réseau autoroutier, au ferroviaire, aux transports en commun (métro, tramway, etc) et à l’augmentation de la capacité hôtelière”, conclut Igamane.
Organiser une coupe du monde coûtera très cher au Maroc, mais sera également un réel levier pour son développement structurel.