A une dizaine de jours de la finale de Sydney, le 20 août, la première Coupe du monde féminine organisée dans l'hémisphère sud a déjà marqué l'histoire de l'épreuve, avec un record d'affluence battu et les éliminations inattendues de plusieurs nations phares.
Pour la première fois en neuf éditions, les Américaines ne sont pas au rendez-vous du "top 8", victimes d'une séance de tirs au but fatale contre la Suède en huitièmes (0-0 ap, 5-4 tab).
A qui reviendra le trophée lâché par les doubles championnes du monde en titre ? La probabilité de voir une nouvelle nation couronnée "down under" le 20 août est élevée, car ni la Norvège (sortie en 8es par le Japon), ni l'Allemagne (éliminée en poules), anciens vainqueurs, ne figurent dans le tournoi.
Seules les Japonaises, sacrées en 2011 en Allemagne, sont candidates à un deuxième titre mondial. Après un long passage à vide (huitième de finale en 2019, quart aux JO-2020 à domicile), la sélection de Saki Kumagai semble avoir retrouvé la recette du succès, à l'image de Hinata Miyazawa, meilleure buteuse du tournoi (cinq buts).
- Retrouvailles Espagne-Japon ? -
Les Japonaises sont les seules à avoir gagné tous leurs matches (tirs au but exclus) depuis le coup d'envoi du tournoi.
"Je crois qu'elles ont montré pourquoi cette équipe était la meilleure jusque là", a reconnu l'attaquante norvégienne Caroline Graham Hansen, victime des Japonaises en huitièmes (3-1).
La dernière nation asiatique en lice affronte la Suède, vice-championne olympique à... Tokyo en 2022, vendredi (9h30) à Auckland (Nouvelle-Zélande).
Surclassée par les Japonaises lors de la phase de groupes (4-0), l'Espagne est candidate aussi à un beau parcours depuis son huitième de finale impressionnant contre la Suisse (5-1).
"Le Japon comme l'Espagne sont superbes à regarder jouer. Les Espagnoles avancent avec une vraie identité de jeu, des principes, de la jeunesse et une profondeur de banc unique dans la compétition", analyse pour l'AFP Nicolas Delépine, sélectionneur français d'Haïti pour ce Mondial.
Les deux nations peuvent se retrouver en demi-finales, à condition que la Roja passe l'obstacle des Pays-Bas, vice-champions du monde en titre et demi-finalistes du dernier Euro.
- Wiegman et Caicedo -
L'autre partie de tableau, en Australie, fait la part belle aux stars.
Idole locale, l'attaquante australienne Sam Kerr est attendue samedi à Brisbane contre la France après avoir souffert d'une blessure à un mollet, qui l'a privée de tout le début de compétition jusqu'à son entrée en lice en fin de match contre le Danemark (2-0) en huitième de finale.
La buteuse de Chelsea est un atout majeur pour le pays-hôte, qui n'a jamais fait mieux qu'un quart de finale en Coupe du monde.
La seule demie des Bleues, elle, remonte à 2011, mais c'est l'objectif assumé par le charismatique sélectionneur français Hervé Renard, dont la première expérience sur un banc féminin paraît très prometteuse.
La France a bénéficié d'un concours de circonstances favorables, depuis sa victoire face au Brésil (2-1) lors de la deuxième journée, en héritant du Maroc et non de l'ogre allemand en huitième de finale.
Sur le papier, le quart le plus déséquilibré oppose à Sydney l'Angleterre de la sélectionneuse Sarina Wiegman, dernière femme dans le tournoi exerçant à ce poste, à la Colombie du phénomène Linda Caicedo, pépite précoce du Real Madrid (18 ans).
Soutenues par des dizaines de milliers de fans en Australie, les "Cafeteras" portent l'ambition de toute l'Amérique du Sud et symbolisent le resserrement du niveau du football féminin mondial. Leur épopée peut-elle continuer ?