Une finale interrompue
C’était le 31 mai dernier. Alors que le Wydad était mené au score par l'Espérance de Tunis lors de la finale retour de la Ligue des Champions à Radès, le but égalisateur de Walid El Karti a chamboulé le déroulement du match. Pourtant valable, le but est refusé. Défectueuse, la VAR ne peut être utilisée.
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La partie est alors interrompue (62è minute). Les Wydadis refusent de poursuivre le match tant que la VAR n'est pas opérationnelle.
Après avoir longuement discuté avec les officiels de la CAF, l’arbitre Bakary Gassama siffle la fin du match, et l’ES Tunis est déclarée vainqueur, dans la confusion la plus totale.
La CAF tranche, les clubs vont au TAS
Au lendemain de cette finale chaotique, la CAF invite son comité exécutif à se réunir d’urgence afin de débattre des "issues réglementaires" à réserver à cette rencontre. Le 5 juin dernier, l’instance dirigeante du football africain livre son verdict depuis Paris et décide de rejouer la finale retour sur terrain neutre. Une décision qui provoque quelques crispations chez les Marocains et les Tunisiens. Les deux parties décident de porter l’affaire devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS).
Les dirigeants des Rouges insistent que le fait que les joueurs ne se sont pas retirés, mais ont simplement demandé l’usage de la VAR.
De leur côté, les Espérantistes exigent que la décision du comité exécutif de la CAF soit annulée, en se déchargeant de toute responsabilité dans le déroulement des événements, tant sur le plan technique que sécuritaire.
Fuite de documents
Quelques jours seulement avant le verdict du TAS, le rapport du commissaire du match fuite. Ce document apporte de nouvelles révélations sur la fameuse soirée, notamment sur la VAR. Le Mauritanien Ahmed Yahya confirme le dysfonctionnement du dispositif, tout en indiquant que les deux capitaines étaient au courant et ont accepté de débuter la partie en conaissance de cause.
Le rapport indique également que le président du WAC Said Naciri a été victime de violentes insultes de la part de son homologue de l’ES Tunis.
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Quels sont les scénarios possibles ?
De l'aveu même des juristes présents cette semaine à Lausanne, cette affaire inédite est "compliquée". Voici ce qui pourrait se passer:
Le TAS peut valider la décision de la CAF, à savoir rejouer le match sur terrain neutre.
Le Wydad peut obtenir une victoire du tapis vert, étant donné les conditions de jeu et de sécurité qui ont empêché le bon déroulement de la partie. Dans ce cas, l’EST pourrait être sanctionnée.
Autre hypothèse, celle de voir l’Espérance de Tunis garder son trophée, si le TAS estime que les Tunisiens ne sont pas responsables des événements survenus lors de cette soirée cauchemardesque.