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Quelle chance de… maire!

L'état de la pelouse du complexe Mohammed V lors de Raja-Teungueth, disputé mardi 5 janvier 2021. © Copyright : DR
Les Qataris sont en principe libres de dépenser leur argent comme ça leur chante, mais les Casablancais ne demandent pas la lune, juste un minimum. 
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Aujourd’hui, j’aimerais vous raconter l’histoire de Abdelaziz, un directeur d’école au Maroc. Les élèves de l’établissement en sont conscients: Abdelaziz n’a jamais été un directeur modèle. Bien qu’il porte des lunettes, il n’est pas du genre à gagner des prix. Vous savez, celui qui place son établissement dans les classements des écoles les plus belles, In, connectées et autres. Il n’est pas non plus le cancre fini, ni le rebelle frondeur, deux personnages indispensables dans les sitcoms égyptiens. Non, Abdelaziz est juste un directeur banal, presque transparent, qui ne se fait jamais féliciter ni réprimander. Celui dont on oublie toujours le nom. Pourtant, il dirige la plus grande école du pays. 

Mais bon, on n’est pas là pour commenter le taux de popularité de notre “frère”. Si on parle de Abdelaziz, c’est pour faire deux constats a posteriori. 

1. Notre ami ne s’en sort pas du tout en math. La preuve: il se fait toujours truander lorsqu’il s’agit de retaper le terrain de foot et les autres installations de l’institut.

2. Abdelaziz essaye d’inculquer de la poésie à ses élèves. Il n’y comprend certes nada, oualou, que dalle, mais il apprend ses textes par cœur. 

Ironie du destin, ces deux matières étaient au menu de l’examen de ce mois de janvier, qu’on peut résumer en une opération et trois vers. L’opération: «4 - 1 = 3». Les vers: «Nous partîmes quatre, mais sans prompt renfort, nous nous vîmes trois en arrivant au port». Et merci à M. Corneille pour le coup de main.

Oui, elles étaient 4 classes marocaines à se lancer dans les challenges inter-écoles africaines. Une sombra, trois survécurent. 

On ne s’étendra pas sur le carnet rose. La classe rouge a corrigé un établissement de Bamako pour passer à la phase de groupes de la C1. L’Orange, classe de la région de l’Oriental et tenante du titre de la C3, a tenu son rang en se hissant au tour suivant. Et la Blanche a, pour sa première participation, créé l’exploit en atteignant les barrages. 

Passons désormais à la rubrique nécrologique. La classe verte, détentrice du premier prix au niveau national la saison passée, a coulé face à des élèves sénégalais qui prennent part pour la première fois à ces Olympiades. 

Les élèves de l’instituteur Jamal n’ont pas démérité, ils ont juste payé les frais de la gestion désastreuse du directeur, Abdelaziz. Les Mohcine, Anas et autres Soufiane ont essayé, tant bien que mal, de répondre aux questions en reprenant les cours qu’ils avaient l’habitude de prendre, mais ils ont chopé une grippe qui les a paralysé en raison de l’état des infrastructures de l’école: la salle a été complètement inondée par des pluies diluviennes. Pourtant, une enveloppe de 220 millions de dirhams a été allouée pour la rénover.  

Vous l’auriez deviné, Abdelaziz n’est autre qu’El Omari le maire de la ville de Casablanca, dont son plus grand stade s’est transformé, mardi dernier, en piscine géante. Pourtant, ce jour-là, c’était la section foot et non de natation du Raja qui entamait sa campagne africaine. 

Nous sommes en 2021 et nos terrains ont toujours un problème de drainage alors que les stades qui accueilleront la Coupe du Monde 2022 seront climatisés. Les Qataris sont en principe libres de dépenser leur argent comme ça leur chante, mais les Casablancais ne demandent pas la lune, juste un minimum. 

Et dire qu’un certain Mohammed Ouzzine avait perdu sa place dans le gouvernement Benkirane en raison du scandale de la karrata… Allez, on va dire que vous avez de la chance!

Par Adil Azeroual
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1 commentaires /

  • sarah
    Le 07 Jan. 2021 à 15h09
    Les pjidistes une vraie calamité, la gestion ils connaissent pas. Peut-être même que ceux qui ont voté pour eux étaient dans le stade ou suivaient le match à la télé , et vont dire que la faute c'était la pluie.
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