Derniers de leur groupe, avec la meilleure attaque mais la pire défense, les Red Devils doivent battre une équipe allemande invaincue depuis six ans en phase de groupes et espérer, dans le même temps, un match nul entre Copenhague et Galatasaray au Danemark.
Ont-ils cependant les moyens de réanimer, ne serait-ce que le temps d'un match, le surnom de "théâtre des rêves" longtemps associé à Old Trafford?
Samedi, le stade de 74.000 places s'est rempli de "olé!" moqueurs à mesure que les sièges se vidaient de ses supporters, désabusés par le naufrage vécu contre le modeste Bournemouth (défaite 3-0), venu s'y imposer pour la première fois de son histoire.
- Aucune identité -
«Il n'y a aucune identité dans cette équipe. Je ne sais pas ce qu'ils essaient de faire: une équipe de contre-attaque, une équipe de possession? Je n'ai aucune idée de ce qu'ils sont», a cinglé Michael Owen, ancien attaquant de Liverpool et de United.
Trois jours plus tôt, pourtant, Manchester s'était montré beaucoup plus dynamique et inspiré pour dominer Chelsea (2-1), également à domicile.
«En tant qu'équipe, nous ne sommes pas assez bons pour être réguliers. Nous devons travailler collectivement pour améliorer cela», a constaté Erik ten Hag, son entraîneur fragilisé.
C'est finalement cette irrégularité qui définit le mieux le club aux trois Ligues des champions (1968, 1999 et 2008). En coupe d'Europe, c'est encore plus troublant puisqu'il est capable d'alterner le pire et le meilleur... au sein d'une même rencontre.
Le double affrontement contre Galatasaray (défaite 3-2 puis nul 3-3), notamment, n'a ramené qu'un point aux Anglais, rapidement devant au score, mais incapables de conserver leur avantage durant ces deux rencontres, malgré cinq buts inscrits.
A l'aller, un doublé de Rasmus Hojlund leur a permis de mener à deux reprises, à domicile, avant de se faire rattraper puis dépasser sur un dernier but de Mauro Icardi qui, deux minutes plus tôt, avait raté un penalty.
A Istanbul au retour, ils ont laissé filer un avantage de deux buts et concédé un match nul, par la faute notamment du gardien André Onana, coupable d'erreurs plombantes sur la scène européenne.
- Bayern, bête blessée -
La meilleure attaque (12 buts marqués) et la pire défense (14 buts encaissés) du groupe A, avant l'ultime journée, s'est aussi distinguée pour le meilleur, et pour le pire, à Copenhague début novembre en gâchant un doublé de Hojlund (2-0 à la 28e) dans les dix dernières minutes du temps réglementaire (buts danois aux 83e et 87e minutes).
Mardi, il faudra se coltiner le Bayern Munich et son artilleur en chef Harry Kane qui, avec ses 22 buts en 19 matches cette saison, a visiblement bien digéré son départ de Tottenham.
Le Rekordmeister, après quatre victoires et un match nul, caracole en tête du groupe, avec la première place bien au chaud. Il perpétue ainsi une tradition bavaroise bien établie en phase de poules, où sa dernière défaite remonte au 27 septembre 2017 face au Paris SG.
Il se présentera toutefois en bête blessée à Old Trafford, sonné par la déroute subie samedi à Francfort (5-1), sa première défaite de la saison en Bundesliga et la plus lourde dans la compétition depuis plus de quatre ans.
Pas sûr que ce soit une bonne nouvelle pour ten Hag et ses joueurs.