Le voyage en Italie n'aura donc pas dérogé à la règle des déplacements parisiens depuis le début de la saison en Ligue des champions.
Paris a bien deux visages: celui serein à domicile et celui beaucoup plus inquiétant à l'extérieur. Récoltant seulement six points en quatre matches et alimentant le risque d'une élimination dès la phase de groupe, qui serait une première sous l'ère qatarie.
Cette fébrilité et ce manque de personnalité à l'extérieur est effectivement problématique pour le PSG, tant le groupe F est dense et complètement relancé après cette quatrième journée de C1: Dortmund en a pris la tête (7 points), devant Paris (6 pts), l'AC Milan (5 pts) et Newcastle (4 pts).
Comme à St James Park contre Newcastle début octobre (4-1), les hommes de Luis Enrique ont été dépassés psychologiquement, comme étouffés par l'atmosphère de la "cathédrale", surnom de l'enceinte milanaise. Sauf pendant une bonne partie de la première mi-temps où ils se sont procurés le plus d'occasion.
Cette nouvelle faillite mentale a semblé bloquer les Parisiens, qui n'ont pas répondu physiquement dans les duels face aux Rossoneri, loin du match aller remporté au Parc des Princes (3-0).
Le milieu dépassé
C'est simple, dès que le niveau d'agressivité augmente et qu'il y a du mordant, les Parisiens sont dépassés et ont du mal à garder leur nerfs. A San Siro tout comme dans le nord de l'Angleterre début octobre.
La possession du PSG (63%), cheval de bataille de Luis Enrique qui tient à ses idées, a été stérile et improductive.
Alors que les Italiens, demi-finalistes de la précédente Ligue des champions, devaient impérativement gagner pour continuer d'espérer une qualification en huitième, ils ont été portés par les 70.000 tifosis.
Après quatre matches sans victoire, il semblait assez probable que les Milanais, qui ne font pas un bon début de saison, allaient prendre rendez-vous mardi pour se relever.
Mais les coéquipiers de l'ancien milanais Gianluigi Donnarumma, conspué à chaque prise de balle, n'ont pas répondu au défi physique.
Et en premier lieu: l'entre jeu du PSG qui a complètement explosé mardi, excepté peut-être Warren Zaïre-Emery.
Les Italiens ont réussi à éclater facilement ce rideau du milieu: l'Uruguayen Manuel Ugarte, moins en forme qu'en début de saison, a perdu beaucoup de duels notamment avec Ruben Loftus-Cheek. Il était souvent en retard, ratant ses habituelles récupérations.
Vitinha était aussi trop lent dans son replacement à cause notamment de son poste hybride, tantôt au milieu en phase défensive tantôt sur le côté à gauche en lien avec Kylian Mbappé quand les Parisiens attaquent.
Mbappé introuvable
Avec cette position, le Portugais doit tout le temps s'adapter et n'a pas le temps de se replacer quand il faut défendre, sachant que la défense parisienne a peu joué en avançant. Ce que fait habituellement Lucas Hernandez, plus en dedans cette fois et remplacé à l'heure de jeu par Nordi Mukiele.
L'ancien Interiste Milan Skriniar, buteur de la tête lors de l'ouverture du score, a été dépassé sur le but d'Olivier Giroud qui l'a dominé de la tête (50e).
Rafael Leao, qui a fait un grand match et a montré tout son talent, a été mal géré par la défense, prise en profondeur à plusieurs reprises.
Devant, l'attaque parisienne était aussi à la peine. Le trio français Mbappé, Dembélé - qui a touché la barre - et Kolo Muani - qui n'a pas eu d'occasion - ont été peu trouvés.
Kylian Mbappé, très discret, a buté sur Mike Maignan à trois reprises, notamment grâce à une belle sortie à ras de terre.
Cette fragilité à l'extérieur devra être gommée en décembre à Dortmund lors de la dernière journée et face au "mur jaune", où les Parisiens joueront peut-être leur qualification pour les huitièmes de finale, sauf si le PSG gagne contre Newcastle au Parc des Princes le 28 novembre et que l'AC Milan ne gagne pas dans le même temps à Dortmund.