Le Paris SG a été éliminé dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions après sa défaite 2-0 contre le Bayern Munich mercredi lors du match retour en Allemagne.
Les Parisiens, qui s’étaient déjà inclinés 1-0 au Parc des Princes, ont encaissé deux buts d'Eric Maxim Choupo-Moting et Serge Gnabry. C'est la deuxième saison consécutive que les hommes de la capitale sont sortis à ce stade de la compétition.
Trahi par les blessures successives de Marquinhos et de son remplaçant Nordi Mukiele, abandonné par ses leaders, Kylian Mbappé muselé, Lionel Messi introuvable et Marco Verratti coupable sur le premier but, le PSG est battu à plate couture par le Bayern sur les deux matches (1-0 à l'aller).
Cette nouvelle défaite a souligné tout ce qui manquait au club de la capitale, souligné par la cruauté d'un nouveau but marqué par un ancien de la maison, Eric Maxim Choupo-Moting (61e), comme à l'aller par Kingsley Coman.
Au-delà de l'anecdote, cela met en lumière les errances dans le recrutement du club. Incapable d'embaucher un défenseur central, alors qu'il voulait le Slovaque Milan Skriniar, Paris a joué une mi-temps avec un gamin de 17 ans, El Chadaille Bitshiabu.
Marquinhos finalement trop gêné aux côtes a cédé sa place au bout de 35 minutes, puis Mukiele, touché à un tendon, n'est pas revenu après la pause.
Presnel Kimpembe, qui soigne pour longtemps son tendon d'Achille, a regardé son protégé "Chad" écumer comme il pouvait.
Mbappé contrôlé
Le Bayern a une profondeur de banc bien plus conséquente: il n'a fait entrer que des internationaux confirmés, Leroy Sané, Sadio Mané, Serge Gnabry et Joao Cancelo.
Et Kylian Mbappé? La menace numéro 1 du PSG a été parfaitement contrôlée par la défense de Julian Nagelsmann, et le jeune croate Josip Stanisic a rempli sa mission.
Son partenaire en Bleu Dayot Upamecano a aussi remporté l'essentiel de leurs duels. Malgré ses prises de parole pleine d'assurance avant cette deuxième manche, "Kyky" a manqué son rendez-vous.
Comme Lionel Messi a été transparent, le PSG ne pouvait pas s'en sortir. Les trois occasions les plus dangereuses sont venus de joueurs à vocation défensive, Vitinha et Sergio Ramos. Le Portugais aurait dû appuyer plus sa frappe pour empêcher un sauvetage sur sa ligne de Matthijs De Ligt (38). L'Espagnol a réussi deux têtes très dangereuses (64, 82), la première superbement sortie par Yann Sommer.
Le Bayern a aisément contrôlé la situation, et aurait même pu marquer plus tôt, par "Choupo", mais les arbitres l'ont annulé pour un hors-jeu de Thomas Müller ayant gêné Gianluigi Donnarumma (52).
Rebâtir à nouveau?
En fin de rencontre, Gnabry (89) a donné plus d'allure encore à la victoire bavaroise sur un contre.
Ce nouvel échec aussi tôt dans la compétition fait tâche, bien loin des ambitions de QSI (Qatar Sports Investments) qui parle de gagner la Ligue des champions depuis son arrivée en 2011.
Mais en onze campagnes, le PSG n'a joué qu'une finale, perdue contre le Bayern (1-0), déjà, en 2020, et une demi-finale, contre Manchester City (1-2/0-2) l'année suivante.
Sinon le club de la capitale a capitulé quatre fois en quarts de finale, les premières années (de 2012 à 2016) et cinq fois en huitièmes, un bien maigre bilan.
Le PSG a souvent croisé les mêmes bourreaux, battu trois fois par le Barça et deux fois par City, le Real et le Bayern, comme un cruel rappel qu'il ne peut pas s'asseoir encore à la table de ces géants.
Cette nouvelle désillusion va-t-elle obliger le club à rebâtir à nouveau? Il reste un an de contrat à Mbappé, qui a dit en plaisantant que s'il ne restait que pour la C1, il serait déjà parti. Mais il rêve de remporter cette compétition.
Lionel Messi arrive au bout de son contrat, et Neymar est parisien jusqu'en 2027, mais il est touché à la cheville droite et sa saison est probablement terminée. Le binôme Christophe Galtier (entraîneur) et Luis Campos (conseiller football) va devoir répondre de ce couac.
Il va falloir finir une saison sans saveur, où Paris compte huit points d'avance sur son poursuivant, l'Olympique de Marseille, et file sans danger ni frisson vers un 12e titre de champion qui ne satisfait pas la faim de gloire de ses propriétaires.
Le prochain match est à Brest, samedi, dans un stade bien plus petit que l'Allianz Arena... La C1, c'est déjà fini.