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Le printemps algérien se fait dans les stades

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Depuis quelques années, les stades en Algérie sont devenus un haut lieu d'idées et de propos "révolutionnaires" scandés par des supporters ultras.
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"La grande révolte des stades algériens" est le titre d'une chronique parue dans Le Monde Afrique.

Jeunesse en perdition

Si les stades reflètent réellement les sociétés, alors l'Algérie ne va pas bien. Depuis plusieurs années, des chants révolutionnaires sont régulièrement entonnés par les supporters, encadrés par quelques groupes ultras.

Dans une société minée par les inégalités, les jeunes Algériens trouvent refuge dans les gradins. Tant que le concept de liberté d'expression est bafoué par le régime Bouteflika, le fait de se mêler à la foule minimise les risques d'interpellations en tous genres. Le stade devient un haut lieu de protestation. Les manquements du pouvoir politique sont pointés du doigt par ces jeunes qui ne rêvent que d'une autre vie, sur l'autre rive de la Méditerranée. 

L'endoctrinement, la maladie du président, la crise du logement, le chômage, la corruption ou encore l'immigration clandestine, sont des sujets de prédilection. 

"L’Algérie a été vendue depuis longtemps et vous vous êtes partagés le gâteau, vous vous êtes offerts des villas à Paris", en dialecte local la phrase rime, et les jeunes qui peuplent les stades du pays reprennent ce slogan en choeur.

Des chants qui dérangent

Le derby d'Alger entre l'USMA et le MCA est l'un des matchs qui déchaîne les passions en Algérie. La foule des gradins se sert en général de l'événement pour entonner des chants révolutionnaires: "Ce sont les enfants de harkis qui ont vendu l’Algérie et le pauvre citoyen algérien demeure locataire dans son propre pays. Ils nous enfoncent dans la misère et nous manipulent, nous ne pensons plus qu’à la survie et à nourrir nos enfants. Qui est à l’origine de nos maux? Le pouvoir en est responsable. La seule issue, c’est l’immigration clandestine, si je m’en sors à Malaga, je ne reviendrai jamais, je deviendrai dealer de drogue à Barcelone. Laissez nous partir, vous qui avez trahi les fellagas, l’Algérie est un énorme piège à pauvres, je n’en peux plus de ce système. Comment voulez-vous que je reste sobre?"

De tels chants dérangent le régime, mais le mouvement ne s'arrête pas pour autant. La concurrence est même rude entre les supporters, pour savoir qui écrira le meilleur chant. Qui aura les paroles les plus osées et les plus ciblées pour toucher les jeunes au-delà des tribunes.

Les supporters du Chabab de Belouizdad (l'un des clubs phares de la capitale) critiquent ouvertement et en chantant, le régime de Bouteflika: "Je ne vais pas vivre avec la mafia. Le président en chaise roulante et les jeunes ivres morts à longueur d’année. J’irai en Angleterre, adieu l’Algérie, ils ont vendu le pétrole et nous ont laissé dans la misère..." 

Tous ces chants résument la situation des jeunes Algériens, qui se sentent lésés par leurs politiciens. Jusqu'à quand le pouvoir d'Alger restera-t-il sourd aux revendications de sa jeunesse?

 

 

 

 

 

 

Par Le360sport
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