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Les ultras

Vidéo-Diapo. Botola D1: le boycott des Ultras vide les stades

Les Ultras ont d'abord eu droit à cette affiche à Agadir, vendredi dernier durant le match opposant l'AS FAR au Hassania local. © Copyright :DR
Un exemple de famille qui montre son soutien envers les groupes Ultras, et disent boycotter également pour "l'honneur" des supporters marocains. © Copyright :DR
Le stade Ibn Battouta de Tanger, plein à craquer durant tous les matchs du championnat de la saison dernière, à moins de 5 minutes du coup d'envoi. © Copyright :DR
Le virage des Ultras Hercules fait froid dans le dos. © Copyright :DR
Ceci est une image du déplacement des supporters du Raja à Agadir, dimanche 28 août. © Copyright :DR
Une image du déplacement des supporters du Raja à Agadir la saison dernière. © Copyright :DR
Grand stade de Marrakech (KACM - MAT). © Copyright :DR
Stade Al Massira de Safi (OCS-CRA). © Copyright :DR
Depuis les mesures répressives et préventives prises par les pouvoirs publics à l'encontre des ultras et leur bannissement des stades, les groupes se serrent les coudes en montrant une grande solidarité. Les ultras ont décidé de boycotter "pour l'honneur" les 4 premiers matchs de la Botola. Dès cette semaine, leur absence s'est fait ressentir.

Pour cette première journée, les stades avaient un point noir en commun. Les tifos, festivités et chants ont cédé la place à des sièges visibles à l’œil nu et un froid terrible en animation descendant des gradins et arrivant aux jambes des joueurs.

Du stade Adrar d’Agadir à celui d'Ibn Battouta de Tanger, en passant par le Grand Stade de Marrakech ou celui d’Al Massira à Safi, très peu de supporters ont suivi les matchs. Une décision des supporters marocains qui en dit long sur leur solidarité avec les Ultras qui boycottent les 4 premiers matchs du championnat, le poids et l’importance de ces groupes au niveau des gradins.

Les groupes ont pour objectif de faire valoir l’importance du mouvement dans le système footballistique marocain, surtout au niveau de la médiatisation et des droits TV. Cette semaine, ils prouvent qu’ils peuvent être solidaires contre leur interdiction bien qu’ils soutiennent des clubs différents. On s’est retrouvé devant un produit mal fini, avec dans certains matchs beaucoup de buts, mais à qui il manquait le plus important: le public. On se croirait dans les fades championnats du Golfe, qui perdent toute crédibilité à cause de l’absence des supporters.

En suivant les matchs de cette semaine à la TV, on ne peut que ressentir de l'amertume. A quoi serviront ces grands stades construits à coup de milliards de dirhams, s'ils sont désertés par le public ?

Le mouvement ultras au Maroc est très jeune. Si nos voisins tunisiens baignent dedans depuis près de 20 ans, le premier groupe ultras du pays (Green Boys) a été créé en 2005. 11 ans d’âge pour nos plus anciens groupes, ce n’est peut-être pas assez pour inculquer à quelques jeunes marocains toutes les valeurs des ultras. Notamment leur éviter  que certains jeunes confondent l’amour de leur club et l’honneur de leur groupe avec des principes racistes, haineux qui n’ont que la violence comme seule et unique issue.

Pour ces jeunes groupes, si leurs mots choquent dans certains cas, leur créativité met tout le monde d’accord. On imagine très mal le produit phare de notre championnat national sans ultras et festivités qui vont avec. On parle bel et bien du derby casablancais, qui est suivi par le monde entier. Si on reste sur notre faim à cause de la qualité footballistique du match, les ultras casablancais ont rarement déçu.

Avec ce boycott "pour l’honneur", beaucoup de supporters qui ne font partie d’aucun groupe ont montré leur soutien aux ultras. Conséquence: des stades vides, des buts qui manquent de «goût». Cette semaine, les supporters ont prouvé que le niveau du championnat national et le suivi dont il bénéficie à l’étranger dépendent beaucoup de ces groupes ultras, qui des fois, sont plus célèbres que leurs propres équipes.

Par Nassim Elkerf
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