La réussite ne doit rien au hasard

Les Lionceaux de l'Atlas U17.

Les Lionceaux de l'Atlas U17.. DR

Le résultat obtenu par les Lionceaux face à l’Algérie est le fruit d'un travail structuré, mené par une équipe d’encadrants professionnels dotés de moyens importants à la hauteur des ambitions du Maroc.

Le 13/05/2023 à 08h44

La brillante victoire des Lionceaux de l’Atlas en quart de finale de la Coupe d’Afrique des Nations U17 face aux jeunes Fennecs algériens sur le score net et sans bavure de 3-0, n’est pas du tout le fruit du hasard. C’est le résultat d’une politique de formation entamée avec le lancement par Sa Majesté le Roi de l’Académie Mohammed VI de football. C’est en effet en mai 2008, il y a de cela exactement 15 ans, que les travaux de cet important édifice ont été lancés.

Le moins que l’on puisse dire c’est que les premiers résultats obtenus sont spectaculaires et encourageants. Ce n’est pas un investissement de prestige géré à fonds perdu comme on peut en trouver dans plusieurs pays de la région. Il répond à une logique économique qui en plus de la formation vise la rentabilité. C’est un investissement en Capital Humain qui a pour but de générer des dividendes, à moyen et long termes à la fois par la vente des joueurs arrivés à maturité et sur le plan des résultats sportifs que ce soit au niveau continental ou international.

Parce que c’est aussi de cela qu’il s’agit. Ce centre édifié à Salé avait pour ambition de former le gratin des joueurs appelés à représenter le pays dans les compétitions internationales. A cet égard des moyens énormes ont été déployé, pour en faire un des plus grands centres en mesure de concurrencer, ce qu’il se fait de mieux à l’international que ce soit dans les clubs ou pour les sélections.

On en mesure aujourd’hui les effets. Le résultat obtenu par les Lionceaux face à l’Algérie est le fruit de ce travail structuré, mené par une équipe d’encadrants professionnels dotés de moyens importants à la hauteur des ambitions du Maroc. Elles visent le développement du football et du sport en général comme source d’épanouissement de la jeunesse. On s’en était déjà aperçu en novembre et décembre 2022 lors de la Coupe du Monde de Qatar, quatre joueurs formés au sein de l’Académie font partie intégrante de l’équipe nationale actuelle et trois d’entre eux sont titulaires Ounahi, Aguerd et En-Nesyri. C’est un excellent ratio pour un centre de formation. Ce ratio est appelé à s’améliorer considérablement les années à venir, compte tenu de l’expérience acquise, et la systématisation de la détection via les centres régionaux.

Avant de devenir une puissance du football mondial, l’équipe de France a longtemps galéré. Elle a touché le fond en mars 1969 lorsqu’elle a encaissé une « Manita », comme disent les espagnols face à l’équipe nationale anglaise 5-0 lors d’un match amical joué à Londres. Les responsables de l’époque ont compris qu’il fallait engager des réformes et ont crée l’Institut National de Football de Vichy en 1972. Un centre de formation très moderne pour l’époque. Cet investissement a produit de la valeur et modifié le statut du footballeur français. 10 ans après le lancement de l’INF de Vichy, l’équipe de France s’est qualifiée en demi-finale de la Coupe du Monde. C’était en 1982 à Séville. Depuis ils n’ont plus quitté le devant de la scène, ils ont remporté l’Euro 1984, ont atteint la demi-finale, une deuxième fois en 1986 avant de devenir champion du Monde en 1998. Depuis c’est le début d’un leadership encore d’actualité 25 ans plus tard.

C’est ce qu’il faut espérer pour nos jeunes et pour le futur de notre football. La demi-finale de la Coupe du Monde Qatar 2022 n’est que le début d’une belle aventure pour le peuple marocain. Ce nouvel exploit des U17 en Algérie confirme que le football marocain est sur une bonne trajectoire, d’autres résultats le confirment. Les victoires du Wydad et de la Renaissance Sportive de Berkane en Afrique par exemple.

Les jeunes U17 avaient un objectif: atteindre les demi-finales pour représenter le continent en Coupe du monde. C’est fait! Ils ont une autre étape à franchir: remporter la CAN U17. Un beau cadeau et une belle reconnaissance pour l’ensemble du peuple marocain qui s’imprègne de plus en plus d’une évidence. Pour réussir en football et dans la vie en général il faut se doter de moyens humains, d’une politique efficace de détections de talents, il faut du travail et de la discipline.

Cette victoire, c’est aussi celle de Chiba, un entraineur sympathique et bien élevé, brillant communicant et fin stratège. Ses réponses aux questions des journalistes algériens sur la performance de leur sélection nationale ont également montré qu’il est doté du sens de l’humain, il leur a rappelé que l’on parle de gamins qu’il ne faut surtout pas accabler, l’avenir se prépare en adoptant la bonne attitude vis-à-vis des jeunes qui vont l’incarner. C’est ce qu’il a fait, c’est excellent.

Enfin comment ne pas parler de l’excellent moment d’esprit sportif qui a régné tout au long du match et du fairplay des jeunes joueurs algériens? Accepter sa défaite, c’est aussi reconnaitre ses insuffisances parce que la réussite dans tous les domaines ne doit jamais rien au hasard.

Par Larbi Bargach
Le 13/05/2023 à 08h44