Les Lions entre eux!

Il faut avant tout dire: «Allez les Lions, continuez!». Ce n’est pas pour le moment de s’envoyer des félicitations, la compétition n’est pas finie et les Marocains n’ont rien gagné encore. Mais ils sont arrivés, haut la main, en demies, et le bilan d’étape est prometteur pour la suite.

Les deux premiers matchs de la sélection ont fait naitre doutes et interrogations. Mais les deux matchs suivants, conclus sur des victoires probantes (5-2 et 3-1), ont apporté des réponses et donné certains gages. 

Les Lions de Houcine Ammouta ont désormais des certitudes, dont la principale: en plus d’être travailleurs et solidaires (des qualités qu’on retrouve toujours dans les équipes de Ammouta), ils sont surtout irrésistibles quand ils évoluent avec deux attaquants (El Kaâbi et Rahimi) soutenus par Hafidi. Pratiquement tous les buts inscrits dans le jeu, c'est-à-dire en dehors des penalties, ont été marqués avec ces trois joueurs sur le terrain.

Un petit mot sur la gestion du temps de jeu des uns et aux autres. Elle a été excellente. Ammouta a offert des minutes de jeu à la plupart de ses joueurs, ce qui a une double conséquence: ménager les joueurs décisifs comme Hafidi ou Rahimi, et «concerner» tout le groupe, de façon que tout le monde soit prêt à «dépanner» à n’importe quel moment. Et si Ammouta n’a pas relevé Ayoub El Kaâbi, choisissant de le maintenir en jeu jusqu’au bout de ce quart face à la Zambie, c’est pour lui donner une chance de marquer «dans le jeu», chose qui aurait boosté le capital-confiance du garçon.

Cela n’a pas marché. Mais c’était bien vu de la part du coach.

Un mot quand même sur ce même El Kaâbi. Beaucoup le critiquent pour ses occasions manquées. Mais il faut rappeler qu’il a planté deux fois (sur pénalty, oui, mais les penalties, on ne les marque pas les yeux fermés !). En plus, il constitue un véritable poison pour les défenses adverses, par ses mouvements et par son harcèlement incessant. Sans lui, pas sûr que Rahim brille autant…

Et si on nous dit qu’El Kaâbi sera décisif face au Cameroun, mercredi en demi-finale de ce CHAN, avec un nouveau but sur balle arrêtée, on est prêt à signer et tout de suite!

Par ailleurs, ce qui s’est passé au moment du pénalty obtenu et marqué par El Kaâbi montre que le groupe vit bien. On a vu comment Jabrane, le spécialiste de l’exercice, est venu l’encourager. Et on a vu, surtout, comment Rahimi a renoncé à tirer le pénalty, lui qui est pourtant le meilleur buteur de la compétition…

Deux beaux gestes, deux détails, qui prouvent que les Lions ne font qu’un. Cette solidarité, les Marocains en auront plus que jamais besoin ce mercredi, au moment d’affronter le pays hôte, cette sélection du Cameroun qui a longtemps été la bête noire des Lions de l’Atlas…