Pour tous ceux qui auraient raté le début, voici un résumé de la grande saga diffusée sur les télévisions, radios et les autres médias en Algérie, durant les dernières années, voire décennies, ce qui laisse peu de temps pour faire quelque chose de constructif de ses journées. Saison 1: le Maroc est derrière tous les maux de l’Algérie. Saison 2: le Makhzen veut effacer l’histoire (pas si lointaine) du peuple algérien. Saison 3: le voisin de l’ouest veut briser l’unité arabe, etc.
Parce c’est comme ça jusqu’à la fin de la saison 10. Bref, il ne se passe strictement rien. Les caporaux au pouvoir à Alger, qui endoctrinent les Algériens, ont finalement réussi à leur imposer une guerre des peuples tant désirée.
Et les pauvres joueurs de l’équipe nationale U17 en ont payé les frais, jeudi 8 septembre, lors de la finale de la Coupe arabe de la catégorie contre la sélection algérienne.
Au coup de sifflet final de leur match contre la sélection locale, les joueurs algériens, pourtant vainqueurs, se sont attaqués au gardien des Lionceaux, Taha Benghzel. Les images sont choquantes: l’ensemble de l’équipe algérienne a entouré le portier marocain, lui assénant des coups à la tête et sur le corps. Et pour ne rien arranger, une partie du public a envahi le terrain et s’est attaquée aux jeunes joueurs marocains. Le tout sans que les forces de l’ordre n’interviennent.
Ce samedi, l’Union arabe de football association (UAFA) s’est prononcée en infligeant à la Fédération algérienne de football (FAF) une amende de 145.000 dollars (environ 1,45 million de dirhams) pour l’invasion du terrain par le public, de même que le joueur algérien Abdelhak Ben Idir a été suspendu six mois pour avoir agressé sauvagement le portier marocain.
Bien que l’UAFA incrimine clairement et sans ambages les autorités algériennes. Les sanctions sont sans commune mesure avec la barbarie dont le Stade d'Oran a été le théâtre.
Il y a eu atteinte préméditée à la vie des joueurs marocains, roués de coups et contraints pour certains de se défendre. Il y a eu passivité, pour ne pas dire complicité, des forces de l'ordre. Les Lionceaux de l’Atlas semblaient stupéfaits face à la barbarie sans nom dont ils étaient victimes. «Les sanctions qui ont été proclamées à l’encontre de la fédération algérienne de football prouvent la culpabilité des joueurs algériens, et leur comportement de violence, leur incivilité par rapport aux joueurs marocains. Cependant, elles sont dérisoires par rapport à la violence des faits et aux actes qui ont été intentés», nous déclaré Mourad Elajouti, avocat au barreau de Casablanca.
La Fédération royale marocaine de football (FRMF), garante de la sécurité des représentants nationaux à l’étranger, doit faire un recours contre ces sanctions en suivant toutes les pistes nécessaires (FIFA, TAS) et faire appel de ces décisions auprès de l’instance arabe.
«La FRMF doit évidemment faire un recours auprès de la FIFA puisqu’il s’agit seulement de sanctions de l’Union arabe de football et il y a d’autres sanctions qui peuvent être aussi imposées par le biais de la FIFA. Ce sont notamment des sanctions qui sont prévues dans le code disciplinaire, chapitre 2, relatif à l’incorrection et comportements des joueurs et des officiels et qui comportent des suspensions par rapport à la participation à des matchs internationaux, de compétitions internationales, suspensions de joueurs, mais aussi des sanctions pécuniaires et financières», rajoute Elajouti.
«Il y a d’autres canaux pour réclamer plus de justice pour nos jeunes joueurs sauvagement agressés», a déclaré le président de l’instance dirigeante du football national, Fouzi Lekjaa, lors de la réception organisée en l'honneur des membres de la sélection nationale des moins de 17 ans.
La FRMF doit désormais joindre la parole aux actes. La balle est dans son camp.