Marocains du monde

Transfert: pourquoi Abderrazak Hamdallah ne pourra pas jouer en Angleterre

Posté le 09/05/2020 à 15h56 par Abdelkader El-Aine (Mise à jour le 09/05/2020 à 16h35)

L’attaquant marocain d’Al Nassr (Arabie saoudite) est convoité par deux prestigieux clubs anglais. L’info, donnée par Foot Mercato, a fait les choux gras des médias. Cependant, pareil transfert ne peut avoir lieu, et voici pourquoi.

Abderrazak Hamdallah qui évolue actuellement au sein du club saoudien d’Al Nasr, est sur les tablettes d’Aston Villa et Newcastle. L’information donnée par Foot Mercato n’est pas mise au conditionnel. «Selon nos informations, Aston Villa et surtout, Newcastle s'intéressent à Abderrazak Hamdallah. Les futurs propriétaires saoudiens aimeraient enrôler dans leur écurie le meilleur buteur 2019 de la Saudi Professional League», peut-on lire sur le site.

Et pourtant, il y a les lois et règlements en vigueur propres à chaque pays, qui reste souverain en matière de législation interne. Et ceux du Royaume-Uni sont très stricts, rigoureux, voire même draconiens. Et c’est justement ce qui fait de la Premier League l’un des meilleurs championnats au monde.

Ainsi pour qu’un joueur extra-communautaire évolue au sein d’un club anglais, il doit avoir disputé un pourcentage de matchs officiels (hors amicaux) avec sa sélection nationale durant les trois dernières années. Ce quota dépend notamment de la place de la sélection dans le classement FIFA. C’est une condition sine qua non qui ne peut faire l’objet d’aucune spéculation ni de compromis.

Entre la 1re et la 10e place, les joueurs devront avoir joué plus de 30 % des matchs avec leur nation. De la 11e à la 20e place, ils devront jouer 45 % des rencontres. De la 21e à la 30e, ils auront l’obligation d’avoir participé à 60 % des oppositions. Ce chiffre grimpe à 75 % pour les équipes placées entre la 41e et 50e place. Les joueurs appartenant à des sélections placées au-delà de la 50e place ne seraient pas concernés et ne pourront jouer en Angleterre.

Abderrazak Hamdallah, dont le talent est indéniable, ne peut donc prétendre évoluer dans ce prestigieux championnat, et les clubs désireux de l’engager ne peuvent s’offrir ses services.

De 2012 à 2019, Hamdallah n’a disputé que 16 rencontres (dont certaines amicales) sous les couleurs nationales. Un état de fait qui n’est pas en corrélation avec les règlements anglais pour l’obtention du fameux sésame qu’est le permis de travail délivré par l’Agence de l’immigration.

«Clause de talent»

L’objectif de ce protectionnisme est d’éviter un flux massif de joueurs étrangers de seconde zone et qui pourraient empêcher de jeunes talents anglais d’éclore.

En cas de refus, il est possible de faire appel à une «commission composée de représentants des instances du football et de trois indépendants»

Celle-ci peut délivrer à un joueur le fameux sésame même s’il ne répond pas aux conditions fixées par les règlements susmentionnés. Mais pour cela, l’on doit recourir à ce qu’on appelle «la clause de talent». Autrement dit: il faut démontrer que le joueur est jeune et peut contribuer significativement au développement du football de haut niveau au Royaume-Uni.

Ce fut le cas du Nigérian John Obi Mikel, en 2006, alors âgé de 19 ans et qui a été autorisé à rejoindre Chelsea. Depuis, on connaît le parcours fulgurant de ce joueur atypique qui a évolué, d’ailleurs, 11 ans durant au sein des Blues.

Mais ce précédent qui fait office de jurisprudence peut-il s’appliquer à Abderrazak Hamdallah (29 ans)?

Par Abdelkader El-Aine