L’histoire de Medhi Benatia avec l’équipe nationale marocaine a pris fin aujourd'hui. Le défenseur d’Al Duhail en a fait l'annonce ce mardi 1er octobre sur la chaîne sportive qatarie beIN SPORTS.
Le joueur de 32 ans met donc un terme à une carrière internationale qui aura duré 11 ans. 11 longues années pleines d’exploits, de défaites, de joies, mais aussi de larmes. Flashback.
Le digne successeur de Noureddine Naybet
Le 28 janvier 2006, les Lions de l’Atlas sortent au premier tour de la Coupe d’Afrique des Nations après un piteux parcours (défaite contre la Côte d’Ivoire et deux nuls contre l’Égypte et la Libye). Une élimination qui intervient deux ans seulement après la finale perdue contre la Tunisie lors de l’édition 2004.
Ce nouveau fiasco du onze national pousse le capitaine Noureddine Naybet à annoncer sa retraite internationale, après 115 rencontres disputées sous la bannière des Lions.
Henri Michel, qui a succédé à Mhamed Fakhir, avait donc une double mission: reconstruire un groupe en déclin et trouver un nouveau patron en défense. Objectif non-atteint puisque les Lions encaissent un nouveau revers à la CAN 2008 (élimination du premier tour).
La FRMF nomme alors Roger Lemerre, champion d’Europe avec la France en 2000 et champion d’Afrique 2004 avec la Tunisie, avec comme objectif des qualifications pour le Mondial et la CAN 2010. Lemerre perd son premier match officiel contre le Gabon (1-2), à Casablanca dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010, après un naufrage défensif.
Lors de la sortie suivante des Lions, un amical contre la Zambie disputé le 19 novembre au complexe Mohammed V, le Français surprend tout son petit monde en convoquant un jeune défenseur qui évolue à Clermont Foot, un club de Ligue 2 française. Ce joueur de 21 ans n’est autre que Medhi Benatia. Ce soir-là, le produit du centre de formation de l’Olympique de Marseille rend une copie parfaite.
Au fil des rencontres, Benatia devient un élément clé de l’équipe nationale marocaine. Malheureusement, elle n’arrive pas à décrocher son ticket pour la Coupe du Monde et la CAN 2010.
Avec l’arrivée d’Eric Gerets, la carrière internationale de Benatia prend une nouvelle dimension. Il devient le second capitaine derrière Houcine Kharja, un des rares rescapés de la finale de Radès avec Maouane Chamakh et Youssouf Hadji.
Sous les commandes du Belge, les Lions survolent les éliminatoires de la CAN 2012 en s’offrant même une victoire de prestige (4-0) sur l’Algérie à Marrakech avec à la clé, un but de Benatia. Au Gabon, le Maroc connaît le même sort qu’en 2006 et 2008 et sort au premier tour. Résultat: la FRMF vire Gerets, nomme Rachid Taoussi et les Lions sortent de nouveau du premier tour de l’édition 2013.
Benatia prend le brassard
Badou Zaki, héros de 2004 reprend les commandes et prépare la CAN 2015, qui devait avoir lieu au Maroc. Seulement, à cause du virus Ebola, le Royaume renonce à organiser le tournoi panafricain et la CAF sanctionne les Lions en les privant de participation.
Houcine Kharja, alors âgé de 35 ans, met un terme à sa carrière internationale et Medhi Benatia, entre-temps passé par l’Udinese, l’AS Rome et le Bayern Munich, récupère le brassard de capitaine du onze national qui entame les éliminatoires de la Coupe du Monde 2018.
Après deux matchs, la FRMF remplace Zaki par Hervé Renard. La suite, tout le monde la connaît. Le Maroc se qualifie pour la CAN 2017, au Gabon, se hisse pour la première fois depuis 2004 au second tour, et décroche son ticket pour le Mondial 2018 en Russie, après une victoire sur la Côte d’Ivoire à Abidjan (0-2), sur des buts de Nabil Dirar et... Medhi Benatia.
Au Mondial russe, les Lions perdent leurs deux premiers matchs contre l’Iran et le Portugal (0-1), avant de partager les points avec l’Espagne (2-2).
Le début de la fin
Si cette édition du Mondial marquait le retour du Maroc sur la scène footballistique mondiale, elle laissait présager le pire quant à la relation du défenseur de la Juventus avec l’équipe nationale.
Dans une déclaration après le match Maroc-Portugal (0-1), El Capitano a critiqué l'attitude de “certaines personnes proches” qui “ont tourné le dos” aux Lions de l'Atlas après la défaite contre l'Iran, sans indiquer nommément l’auteur des actes en question.
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Les propos de Benatia visaient l’assistant d’Hervé Renard, Mustapha Hadji, qui a critiqué l’attitude des joueurs, leur demandant de se concentrer sur les prochains matchs et arrêter de s’exprimer sur les réseaux sociaux.
Hadji a également demandé aux joueurs, qu’il a qualifiés “d’enfants gâtés”, d’être combatifs pour répondre aux attentes des millions de Marocains qui attendaient un résultat positif.
Des propos qui n’ont guère plu à Benatia qui a fait part, au micro de beIN SPORTS, de son agacement face aux propos de Hadji.
De retour de Russie, le Bianconero a mis sa carrière internationale en stand by pour se concentrer sur la Juventus, mais Renard le persuade de revenir en novembre dernier pour le match capital face au Cameroun, comptant pour les éliminatoires de la CAN 2019. En Égypte, Benatia traverse le tournoi comme une ombre ne jouant que les deux premiers matchs de la phase de poules (contre la Namibie et la Côte d’Ivoire) et ratant le huitième de finale face au Bénin. Il est aussi resté très discret en dehors du terrain, ne donnant aucune déclaration à la presse et ne se rendant à aucune conférence de presse.
Aujourd’hui, il est enfin sorti de son silence pour annoncer, une bonne fois pour toute sa retraite internationale. Bon vent.
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